L’Histoire : Le Swan Motel, de l’autre côté de la rue, était propre et frais – draps amidonnés, moquette beige, serviettes de toilette blanches et décentes que nous envoyions deux fois par semaine à Ottawa City, pour les faire laver, dans un camion plein de sacs-poubelle en plastique vert olive. Derrière le motel, la Suspicious River roulait ses flots noirs…
« A suspicious river » est le premier roman signé Laura Kasischke. Ce n’est pas avec ce dernier que j’ai découvert l’auteure mais bien avec « Esprit d’hiver ». Une nouvelle fois, j’ai succombé au plaisir vénéneux de lire cette histoire d’une rare noirceur, nous contant le parcours d’une femme qui fait le choix de se prostituer pour le tarif d’une chambre, d’une nuit.. L’écriture est chirurgicale pour nous dépeindre les dessous de cette décision qui scellera à jamais son destin. Une véritable fuite en avant à laquelle Laura Kasischke nous convie, sans jugement aucun, mais avec une pertinence et une finesse dans le portrait psychologique de son héroïne qui m’a saisi. C’est à un chemin de croix que l’on assiste et qui ne peut que bouleverser tout homme ou toute femme pour qui la prostitution ne sera jamais un « métier » comme un autre. L’appropriation du corps de l’autre contre de l’argent ou autre forme de « troc » ignominieux m’a toujours semblé profondément révoltant. Je ne juge pas les prostitué(e)s, mais avec ce livre l’on ne peut plus voir les clients sous le seul prisme du « mais c’est elle qui l’a choisi.. ». Comprenez moi bien, Laura Kasischke ne nous donne pas une leçon de morale mais elle s’adresse à tous ceux qui ont encore des valeurs humanistes, tous ceux pour qui l’argent ne doit pas tout acheter. Un roman âpre qui m’a profondément marqué par son climat, son ambiance et son issu que je vous laisse le soin de découvrir.
Ma note:4/5.
L’Histoire : L’histoire se passe de nos jours. Dans un village lituanien, Dorte, seize ans, vit seule avec sa mère et sa sœur. Depuis la mort du père, leur existence s’est faite rude, presque misérable. Pourtant, Dorte reste pleine de fraîcheur et d’espoir. De naïveté aussi. Lorsqu’on lui propose d’aller travailler comme serveuse en Suède, elle part. Elle est alors prise dans un carcan de sévices, de séquestrations et de peur. La prostitution forcée l’entraîne dans une chute qui paraît sans issue, au cœur des grandes villes scandinaves.
Herbjørg Wassmo est l’auteure de ce roman profondément bouleversant qu’est « Un verre de lait s’il vous plaît ». La description et la somme des violences subies par le personnage de Dorte, nous plongent dans l’insoutenable réalité de ces jeunes femmes contraintes à cette forme d’esclavage moderne. Troublant, âpre, sans concession aucune, j’avoue avoir rarement lu un livre aussi sombre que celui-ci, mais ce n’est pourtant que la stricte vérité qui est ici dépeinte, avec tout ce qu’elle contient de dérangeant pour nous lecteurs et témoins de ces abominations. Un récit poignant, violent et engagé d’une femme qui avec ce livre espère faire bouger les consciences. Non, tout ne se vend pas, tout ne s’achète pas dans cette société capitaliste et libérale. A méditer. Ma note:4 /5.
L’Histoire : Texas, 1960. Elliott et Clarence sont deux demi-frères nés sous une mauvaise étoile. Après l’assassinat de leur mère, ils ont passé le plus clair de leur adolescence dans des maisons de correction et autres établissements pénitentiaires pour mineurs. Le jour où Earl Sheridan, un psychopathe de la pire espèce, les prend en otages pour échapper à la prison et à la condamnation à mort, ils se retrouvent embarqués dans un périple douloureux et meurtrier. Alors que Sheridan, accompagné des deux adolescents, sème la terreur dans les petites villes américaines bien tranquilles qui jalonnent leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes. Loin de se douter de la complexité de celle-ci, la police, lancée à leurs trousses, et en particulier l’inspecteur Cassidy ne sont pas au bout de leurs surprises.
R.J. Ellory et son « Mauvaise étoile » renoue avec la veine du roman noir qui a fait son succès, dans la lignée de « Seul le Silence ». Impossible de décrocher avant le terme du livre. On est scotché une nouvelle fois par cette façon d’écrire au plus près de ce que peut-être l’expérience, l’essence même du mal absolu. J’ai été littéralement emporté par cette histoire qui se déroule une nouvelle fois dans une ambiance très sombre. Ce thriller haletant saisi sous la forme d’une fuite en avant dans l’horreur, maintient une angoisse chez le lecteur qui reste palpable tout au long du récit. R.J. Ellory est à mon sens toujours bien au dessus de la mêlée dans la catégorie thriller. Un road movie d’une précision chirurgicale que je vous recommande chaudement. Ma note:5/5.
merci mon amli pour la description judicieuse que tu nous fais des deux romans sur le thème de la prostitution, j’en ferai certainement l’apologie sur l’un de mes blogs!
bon dimanche
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! nouveau le terme d' »amli » !
je vais le garder pour signifier deux personnes liées « on the web » par le sentiment d’amitié
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j’ai lu les deux premiers livres et j’aime beaucoup la façon dont tu en parles ! La force de » Un verre de lait, s’il vous plaît » est dans son réalisme . cette histoire m’a dérangé longtemps, tu as raison .
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merci PrincessK DJ, c’est gentil ! 😉 Deux livres qui m’ont profondément touchés tu sais. Passe un bon dimanche toi aussi. @très vite sur notre planète wordpress 🙂
Frédéric ou The Dude.
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jolie invention, c’est chouette ! 🙂
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merci malzenn56. Deux romans bouleversants et d’un réalisme qui fait froid dans le dos. @plus tard sur wordpress ! 🙂
Frédéric.
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Merci de me donner du grain à moudre Dude 😉 !
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c’est toujours un plaisir Polina 😉 🙂
The Dude ou Frédéric.
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