Ma chronique : Les cold case, ces affaires criminelles non élucidées font l’objet de nombreux documentaires sur la plateforme de streaming Netflix. Leurs audiences sont considérables et les récits surpassent, bien souvent, les scénarios des plus grands réalisateurs. L’affaire de la disparition d’Emanuela Orlandi fait partie des enquêtes les plus mystérieuses d’Italie. Nous sommes le 22 juin 1983, Emanuela se rend à son cours de musique, tout près du Vatican, où sa famille réside, le père de cette jeune fille travaillant pour le Vatican. Un dernier coup de fil anodin à sa sœur lui confiant qu’elle rentrait. Depuis plus rien. 40 ans, des pistes nombreuses ayant pour point commun l’obscur rôle du Vatican, au cœur de tous les soupçons. Lettres anonymes, coups de téléphone, indications de lieux où chercher la réponse. Ainsi, le chef de la mafia romaine des années 1970-1980, mystérieusement enterré dans une église de Rome appartenant au Vatican. Un honneur réservé à très peu d’élus, encore moins à un parrain de la mafia italienne aux mains couvertes de sang. Les loges maçonniques très liées à la mafia en Italie, ont peut-être eu un rôle, mais rien ne le prouve. On a pensé aussi aux services secrets italiens. Mais le Vatican et ces sombres histoires de blanchiment d’argent, les secrets de la banque Vaticanaise ont suscités de nombreuses rumeurs. Le père d’Emanuela travaillant au Vatican, l’enlèvement de sa toute jeune fille est, peut-être, un moyen de pression. Mais pourquoi Emanuela ? Encore plus intriguant, le pape Jean Paul II adressant, lors de son homélie dominical sur la place Saint-Pierre, une demande de prier pour « la libération » de la jeune fille. Fait rarissime, surtout si peu de temps après cette disparition, pourquoi aborda t’il ce thème ? Le bruit en Italie de cet enlèvement a profondément marqué la population. La famille d’Emanuela refuse d’abandonner et fait preuve d’un courage admirable. Deux tombes au cœur du Vatican suscitent les regards des enquêteurs. Malheureusement, les deux tombes sont absolument vides. Aucune trace du corps de la jeune fille. Seule certitude et elle est de taille : le Vatican sait tout de cette affaire et de son déroulement. Le diable est tapis dans l’ombre. On a parlé aussi, de regards appuyés et de gestes déplacés d’un cardinal vis à vis de la jeune fille. Plus l’on s’engouffre dans cette enquête et plus les interrogations demeurent. Néanmoins, les enquêteurs, la famille et le peuple italien sont intimement convaincus du rôle majeur joué par le Vatican dans cette affaire d’enlèvement, s’séquestration suivi d’un assassinat. Enfin, il y a eu cette rencontre entre la famille d’Emanuela et le pape François. Le Saint-Père interrogé par la famille répond par un éloquent et troublant : « Votre fille Emanuela est au Paradis près de notre Seigneur. » Curieusement, une enquête vient enfin d’être ouverte par la justice du Vatican 40 ans après les faits suite à la diffusion du documentaire par Netflix. On peut soupçonner que les prélats mêlés à cette sombre affaire sont pour la grande majorité d’entre eux décédés. Ils ne pourront donc être jugé ou interrogé. Le voyeurisme n’est pas de mise ici. Le documentaire s’intéresse uniquement aux faits. On fait aussi le lien avec un prélat de la banque du Vatican, retrouvé pendu sous un pont de Rome. Le documentaire est passionnant mais surtout terrifiant. Une toute jeune fille, Emanuela Orlandi victime d’une sombre machination. Le Vatican aura t’il un jour le courage de dévoiler les secrets entourant cette affaire ?

Mon avis :

Note : 4 sur 5.