Mon avis : Un message anachronique et opportuniste, Marvel ne recule décidément devant rien en nous vendant le côté « historique » du film. Au secours !

Note : 2 sur 5.

Préambule : J’ai commis une erreur en pensant que ce film « The Woman King » était un Marvel. Le film est produit par Tristar qui est une filiale de Sony. Je remercie Prince Cranoir pour cette information. Ceci dit, je ne modifie pas cette chronique, tant « The Woman King » ressemble, de façon troublante, à un film Marvel 😉

Extrait d’une histoire vraie « The Woman King« , la réalisatrice a le mérite de nous faire découvrir les « Agojie« , un régiment de femmes guerrières du royaume africain du Dahomey (Bénin). Malheureusement, le scénario, plombé des impératifs commerciaux de Marvel n’est pas à la hauteur du sujet. On doit subir avec un certain agacement pour ma part, les sempiternelles leçons de morales de la firme américaine. Quand il s’agit de se faire de l’argent sur fond de Mee Too, le propos du film est tellement opportuniste, les ficelles tellement énormes que l’on se demande comment Marvel peut vendre le côté « historique » de la chose. Tout ici sonne toc, la reconstitution du mode de vie des populations africaines de l’ouest du Bénin, au Dahomey, est pleine de poncifs, de visions caricaturales et parfois grotesques. La transformation de ces femmes en guerrières n’apportent fondamentalement rien du tout au débat autour de la question de l’existence, du pourquoi de cette création d’un régiment de femmes guerrières, qu’elles étaient leurs motivations ? Je peine à croire qu’à cette période de l’histoire humaine, l’émancipation et la lutte contre le modèle patriarcal soit un enjeu pour ces femmes. La lutte contre l’esclavage perpétré par le royaume du Dahomey qui vendait ces hommes pour la traite négrière, est peu probable tant le système économique du royaume du Dahomey était dépendant, malheureusement, de la Traite d’esclaves à destination des Amériques. Les décors, la musique, le traitement du sujet, le jeu des actrices, les enjeux soulevés, pas de doute on est chez Marvel. Je pense que la réalisatrice,  Gina Prince-Bythewood, est sincère et en tant qu’afro-américaine, il est certain qu’elle a voulu montrer une forme de modernité, de mouvement « Me Too » avant l’heure. Seulement, nous sommes au XVIIème et XVIIIème siècle, par conséquent, on nage ici en plein océan d’anachronismes. Alors certes, un Marvel n’a pas prétention à être une leçon d’histoire mais quand je lis qu’un « spécialiste » a supervisé le film, pour éviter justement ce genre d’erreurs monumentales, je demeure circonspect. Je rejoins les critiques presses plus que mitigés vis à vis de « The Woman King. » Deux heures et quart, j’ai vraiment trouvé le temps long, je ne suis définitivement pas Marvel-compatible. A vous de voir.