Mon avis :

Note : 3 sur 5.

Sebastian Lelio s’est fait connaître avec le film « Désobéissance », un récit sur l’homosexualité féminine au sein d’une famille juive orthodoxe. Changement de paradigme ici avec « The Wonder« , sur Netflix, où nous retrouvons une Florence Pugh, infirmière anglaise chargée en 1862 de se rendre dans les Midlands irlandais. Sa mission est de mettre à jour la vérité autour de la jeune enfant, Anna O’Donnell qui prétend ne s’être plus nourri de puis près de quatre mois. Sa famille ultraconservatrice catholique qui crie au miracle tandis que les gens viennent de loin pour constater le miracle et demander l’intercession de cette jeune enfant. Le prêtre de la communauté, la famille de l’enfant, monnayent tout cela. Florence Pugh campe la raison scientifique, le sens de la réalité, elle va chercher à percer ce mystère. Elle a des doutes dès le début et ne croit pas en ces délires mystiques autour de cette enfant. Elle va peu à peu se rapprocher de l’enfant, la mettre en confiance pour connaître, enfin, la vérité. Nous sommes dans une zone désertique, faite de landes, d’une terre pauvre qui une dizaine d’années plus tôt à connu la grande famine qui a vu périr plusieurs centaines de milliers d’Irlandais. Un climat ambivalent où s’affronte la foi ardente à la raison scientifique. Florence Pugh est, comme à son habitude, absolument formidable. Le climat est parfaitement rendu et la tension monte crescendo, les décors font le reste. Néanmoins, il y a un élément qui m’a paru extrêmement prétentieux et malvenu de la part du réalisateur Sebastian Lelio. Le film débute sur le décor sur fond vert du tournage avec cette sentence : « les acteurs croient en leur histoire. » Outre le fait que cette tirade n’a aucun intérêt, de plus elle nous empêche de s’immiscer réellement dans ce film. C’est la première fois que je vois ce parti-pris d’un réalisateur. Sebastian Lelio, a sans doute voulu jouer la carte du cinéma expérimental et narcissique. Son ego gâche quelque peu « The Wonder. » C’est d’autant plus navrant que son long métrage n’invente absolument rien qui n’a déjà été fait. Le classicisme est de rigueur ici ce qui rend d’autant plus abscond ce choix de Sebastian Lelio. Reste un drame « The Wonder » qui sans rien révolutionner conserve un certain intérêt. A défaut d’être flamboyant, on passe tout de même un bon moment. Florence Pugh y est pour beaucoup.