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L
‘Histoire : A quinze ans, Évariste Galois découvre les mathématiques ; à dix-huit, il les révolutionne ; à vingt, il meurt en duel. Il a connu Raspail, Nerval, Dumas, Cauchy, les Trois Glorieuses et la prison, le miracle de la dernière nuit, l’amour et la mort à l’aube, sur le pré. C’est cette vie fulgurante, cette vie qui fut un crescendo tourmenté, au rythme marqué par le tambour de passions frénétiques, qui nous est ici racontée.

François-Henri Désérable signe avec « Évariste » l’un des romans de cette rentrée littéraire. Je l’ai découvert grâce à une sélection d’ouvrages signée Télérama, hebdomadaire qui m’a permis de faire le tri parmi les centaines de livres sortis ce mois-ci. Je ne connaissais pas Évariste Gallois et encore moins son destin tragique mais il est vrai que c’est un sujet en or pour qui sait raconter et manier notre si belle langue française. L’auteur fait parti de ces élus. Le style est beau tout simplement, brillant par ces fulgurances, ces descriptions de chairs et d’os d’une France secouée par les révolutions. On y croise en rêvassant, une galerie de personnages sur qui pèse le poids du destin. Car c’est de ce dernier qu’il est question ici. Le Vieux (nom donné à Dieu dans le livre) se joue de nous, il s’en moque et il nous le signifie par ces invraisemblables conjonctures de destins qui se croisent en autant de spirales. Le Rimbaud des mathématiques, surnom donné à Évariste, génie longtemps incompris emporté à un âge où la mort ne devrait pas nous entraîner loin de ce monde. Évariste à vécu cent vies et il est mort à vingt ans.. Destin tragique, funeste qui fait de ce pauvre Évariste un objet de littérature dense et riche. Et nos gorges de se serrer au moment fatal que nous repoussons jusqu’à l’ultime page, comme si cela ne pouvait s’écrire ainsi. Magistral.

Ma note:4/5.