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L’Histoire :
Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd «le Maître», charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe.

On l’attendait depuis 2008 et son formidable « There will Be blood », Paul Thomas Anderson est enfin de retour avec « The Master ». De retour, il en était également question pour l’immense Joaquin Phoenix qui n’était plus apparu sur nos écrans de cinéma depuis.. 2008. Je ne pouvais pas débuter mon année cinématographique par un film plus clivant tant ce dernier ne peut laisser indifférent. Hermétique, le cinéma de Anderson l’était déjà dans une certaine mesure mais avec « The Master », notre homme a franchit un palier. Il n’est pas question de remettre ici en cause la maîtrise formelle et purement artistique du long métrage. Tout est filmé magnifiquement, le montage est réfléchi, les dialogues la plupart du temps incisifs et pourtant face à ce perfectionnisme je suis resté, pour ma part, de marbre. Les Inrocks ont même osé un titre d’article : « The Master est-il trop parfait ? », drôle de question mais qui ne va pas sans me titiller moi aussi dans une certaine mesure tant le propos, le conditionnement des esprits pour recevoir La parole d’un gourou joué magnifiquement par Philip Seymour Hoffman, était intéressant au départ. Mais las, je dois reconnaître que cette trop grande maîtrise formelle, ce jeu d’acteur ciselé au possible, laisse au final une profonde sensation d’ennui et de vide. Ce dernier est vertigineux alors que les acteurs se démènent pour donner corps à cette histoire qui manque malheureusement cruellement de chair. Les passages obscurs se succèdent et moi d’assister dès la première heure aux murmures de certains voir au départ impromptu d’une personne pour qui visiblement trop c’est trop.. « The Master » est-il raté ? bien évidemment non, maintenant est-il pour autant l’égal du chef d’œuvre « There will be blood », je dois dire malheureusement non. Au final, l’on ressort de la salle avec un arrière goût amer. « The Master » a tous les oripeaux du grand film de cinéma et pourtant il n’en est pas un. Curieuse sensation s’il en est, la faute à cette mise en abîme bien trop froide qui nous laisse à la surface des choses, un peu comme si l’expérience voulu par Anderson était celle proprement dite du lavage de cerveau explicité dans son film, à noter également que je l’ai vu en Vo sous titré. Un film donc qui partagera les cinéphiles. J’aurais tellement voulu l’aimer mais je dois reconnaître qu’il m’a laissé plus que perplexe puisque de toutes les émotions c’est l’ennui poli qui a primé, aussi je ne peux le conseiller qu’aux cinéphiles les plus avertis. Je vous aurais prévenu..  Ma note :4/5.

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