L’année 2011 s’est achevée et voici venu le temps des bilans. J’ai chroniqué pas moins de 16 films vu au cinéma cette année. Une moyenne correcte pour moi. Un énorme succès public avec « Intouchables », une palme d’or à Cannes avec le « Tree Of life » de Malick, des films plus méconnus comme « Blue Valentine », des échecs cinglants je pense plus particulièrement au « Somewhere » de Sofia Coppola, à l’inverse de grands moments comme avec le Lars Von Trier « Melancholia ».. Voici les films chroniqués sur ce blog en cette année 2011 :
« The Lady » de Luc Besson ; « Intouchables » d’Eric Toledano et Olivier Nakache ; « La guerre est déclarée » de Valérie Donzelli ; « Super 8 » de J.J. Abrams ; « Melancholia » de Lars Von Trier ; « La dernière piste » de Kelly Reichardt ; « Harry Potter et les reliques de la mort, seconde partie » de David Yates ; « Blue Valentine » de Derek Cianfrance ; « Insidious » de James Wan ; « Somewhere » de Sofia Coppola ; « The Tree Of Life » de Terrence Malick ; « True Grit » des Frères Coen ; « Black Swan » de Darren Aronofsky ; « Never Let Me Go » de Mark Romanek ; « Mission impossible : protocole fantôme » de Brad Bird ; « Hugo Cabret » de Martin Scorcese ;
A présent, place au Top 5 de mes films préférés vu au cinéma cette année :

1-« The Tree Of Life » de Terrence Malick.
L’histoire : Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants.
« The Tree Of life », le nouveau Terrence Malick, cinéaste aussi talentueux que mystérieux, auteur des sublimes « Moissons du ciel », « la ligne rouge », « Le nouveau monde », ne laissera pas indifférent c’est une certitude. Grand amateur de celui que je considère à juste titre comme un génie du 7ème Arts au même titre qu’un Stanley Kubrick, je reconnais volontiers que ce « Tree Of Life » est un film exigeant. Pour mieux en saisir l’atmosphère si particulière qui s’offre à nous il nous faut lâcher prise et accepter d’emblée de se laisser emporter dans ce qui constitue une vaste réflexion existentielle sur la vie, la mort, le destin, l’éducation..  L’univers visuel y est comme à chaque fois extrêmement travaillé, à ce titre les séquences sur le big bang sont purement sublimes. Les dialogues se font rares, remplacé par une voix Of la plupart du temps. Résumer un tel film me semble hasardeux, retranscrire l’expérience vécu devant ce film, difficile. Ceux qui n’ont jamais compris l’émotion qui traverse les films de Malick ne pourront saisir l’ineffable qui s’y dessine ici, image après image. Une œuvre panthéiste à n’en pas douter, comme pour tous les films du maître. « The Tree Of life » est un objet filmique non identifiable, une œuvre à rapprocher de celle de Kubrick avec son « 2001, l’odyssée de l’espace ». Il est heureux qu’il puisse y avoir de la place, encore aujourd’hui, pour un cinéma nécessitant concentration et réflexion. C’est éprouvé et quelque peu sonné que l’on ressort de ce qui constitue indéniablement une expérience cinématographique des plus particulières. Petite mention également aux acteurs, Brad Pitt bien sûr mais aussi et surtout Jessica Chastain formidable dans son rôle de mère aimante. Le seul bémol que je pourrais apporter s’inscrirais dans cette difficulté rencontrée par Malick pour clore son histoire. Le dernier quart d’heure est franchement poussif et l’on frôle même à certains moments le grotesque lorsqu’apparaît la mine patibulaire de Sean Penn, heureusement presque inexistant dans ce film. Ce dernier point étant soumis, je ne peux que vous conseiller de voir cette folle leçon de cinéma. Un cinéma porté à sa quintessence par l’un des plus grand réalisateurs, une œuvre exigeante et sublime.
Ma note :5/5.

2-« Melancholia » de Lars Von Trier.
L’histoire : À l’occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la sœur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre…
Le nouveau film de Lars Von Trier est une pure réussite tant sur le fond que dans la forme. Kirsten Dunst irradie littéralement la pellicule (elle a eu le prix d’interprétation féminine à Cannes cette année) mais sa consœur Charlotte Gainsbourg qui joue Claire la sœur de Justine, n’est pas en reste en nous livrant là l’une de ses plus belles prestations. Les images sont sublimes, les thèmes abordés nombreux comme à chaque fois : la dépression, l’inéluctabilité de la mort, la vie et ses principes agissant comme autant de garde fou, les tensions familiales, l’amour enfin sous tous ses aspects : filial, fraternel, conjugal.. J’ai particulièrement aimé les relations entre les deux sœurs, Claire et Justine qui forment un duo poignant, l’une par son irrépressible mélancolie, l’autre par sa tendresse et sa patience face à la maladie. Ce drame sur fond de science fiction apocalyptique au son de la musique de Wagner, certaines images tout droit sorties d’Ophélia de Sir John Everett Millais nous plongent dans une réflexion et une contemplation des plus fiévreuses. Un cinéma exigeant, dévoilant par petites touches sa splendeur élégiaques. L’on peut voir Mélancholia comme le pendant sombre d’un autre très grand film sorti cette année, le Tree of Life de Terrence Malick. S’il est angoissant, le dernier Lars Von Trier se veut aussi profondément touchant. Vous avez dis chef d’œuvre ?
Ma note :5/5.

3-« La guerre est déclarée »  de Valérie Donzelli.
Soyons honnête jusqu’au bout, je pensais avoir tout vu. Du « Tree of life » de Terrence Malick au « Melancholia » de Lars Von Trier. Deux films sublimes, deux faces d’une même recherche esthétique de perfection. Mais s’était sans compter sur le film de Valérie Donzelli « La guerre est déclarée » qui dans l’émotion procurée va lui aussi chercher très loin. Malgré l’infini tristesse du sujet traité ici, nul pathos mais bien au contraire un formidable hymne à la vie malgré tout, à l’amour transcendant, sublimant la souffrance et la maladie. Précédé de critiques dithyrambique amplement mérité je ne peux que vous inviter à découvrir ce très beau film. Les acteurs sont eux aussi au diapason de cette réussite totale. C’est un film profondément touchant, d’une beauté rare qui ne va pas sans rappeler le formidable film de Christine Pascale « Le petit prince a dit » ou bien encore les ouvrages écrits sur la maladie de son enfant par Philippe Forest. La scène finale accompagnée de la musique « The bells tolls five » de Peter von Poehl est l’une des plus belle vue en salle ces dernières années.
Ma note :5/5.

4-« Blue Valentine » de Derek Cianfrance.
L’Histoire : A travers une galerie d’instants volés, passés ou présents, l’histoire d’un amour que l’on pensait avoir trouvé, et qui pourtant s’échappe… Dean et Cindy se remémorent les bons moments de leur histoire et se donnent encore une chance, le temps d’une nuit, pour sauver leur mariage vacillant.
Sortie dans un anonymat presque complet dans quelques salles de cinéma le 15 Juin dernier, l’on peut dire que ce film n’aura pas eu un accueil de la part des distributeurs proportionnel à sa qualité. Encore une fois, les deux cinéma de Lorient remporte la palme de la pire programmation puisqu’aucun des deux n’a estimé ce film suffisamment bon pour leurs salles. Aucune prise de risque donc. Et pourtant ce film vaut vraiment le détour, un formidable duo de comédiens (nominé aux Oscars notamment) nous emporte pour ne plus nous lâcher. Ici, il est question d’amour et d’usure du lien se distendant peu à peu dans un couple. Michelle Williams joue ainsi le rôle d’une femme au prise avec la dure réalité du quotidien, jonglant entre travail, enfants et un mari n’ayant pas pleinement réussit à s’épanouir dans un univers professionnel qui l’amène à jongler entre clopes et bières du matin au soir.. La vérité est crue, déchirante, le trouble qui nous habite à la fin de ce dernier ne manque pas de susciter l’interrogation. A voir. Absolument. A noter que Michelle Williams n’a pas fini de nous surprendre puisque c’est elle qui interprétera en 2012 Marylin Monroe dans un biopic événement.
Ma note :4/5.

5-« Black Swan » de Darren Aronofsky.
L’histoire : Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily…
Le nouveau film de Darren Aronofsky s’appelle “Black Swan” et c’est à mon humble avis L’un des films de cette année. Terriblement angoissant, frôlant bien souvent avec le fantastique, emporté par la prestation exceptionnelle (je pèse mes mots) d’une Nathalie Portman diaphane à souhait, “Black Swan” n’est pas prêt de vous quitter une fois que vous l’aurez vu. Alors qu’elle a obtenu le Golden Globes et l’oscar pour sa performance pour son rôle  dans ce très grand film qui va en secouer plus d’un tant l’atmosphère propre à ce dernier est pesante. La musique du Lac des cygnes est bien entendu magique, tous comme les moments où l’on voit Natalie Portman et le ballet de New York danser.

Ma note:5/5.