Quel plaisir en ces temps de fêtes de fin d’année que celui de faire un classement de ce qui nous a le plus séduit en matière de musique en cette année 2011. Pas moins de vingt disques ont été chroniqué sur ce blog, avec de vraies découvertes, des coups de cœur et bien sûr quelques déceptions, bref une année riche en musique ! Je ne vais pas me concentrer sur les ratés mais bien davantage sur mes coups de cœur véritables avec un classement regroupant mes 5 disques préférés de cette année 2011 qui s’achève.
Première constatation à l’heure de ce bilan, mon trio gagnant est strictement féminin avec Lia Ices et Anna Calvi, deux véritables révélations, et une Florence and The Machine qui confirme avec ce second album tout le bien que je pensais d’elle. En quatrième position, l’on retrouve un artiste majeur du rock anglais, oublié Oasis, place à Noel Gallagher et son High flying birds. Pour clore le tout, en cinquième position un projet atypique celui de « Rome » des artistes Danger Mouse et Daniele Luppi à la production et à la création, et Jack White et Norah Jones pour les voix.
Mon top 5 en détail c’est ici et nulle part ailleurs 😉
Enorme coup de cœur pour cette jeune femme new yorkaise, aussi belle que mystérieuse, prénommée Lia Ices. Il aura fallut chercher dans les entrefilets de certains magazines indies pour trouver trace de la sortie de son second album paru à la toute fin du mois de Janvier 2011. Dès la première écoute, la douceur de cette voix d’ange m’a littéralement soufflée Je n’avais pas connu une telle émotion depuis Bat For Lashes. Lia Ices joue du piano, magnifiquement, comme Natasha Khan elle nous laisse littéralement pantois et envoûtée par cet appel à la rêverie. L’atmosphère des 9 titres de ce LP est éthérée, le son se veut feutré et l’ensemble d’une douceur rappelant à mon sens certains disques de Goldfrapp, de Cat Power ou bien sûr de Bat For Lashes pour les textes. Lia Ices nous délivre une pop à la fois sophistiquée et terriblement simple de par son côté intemporel. Du piano et des arrangements délicats, un titre “Love Is won” que je ne peux m’empêcher d’écouter en boucle. J’avoue que fasse à un tel talent les mots me manque soudainement. Une seule question m’obsède, pourquoi n’est-elle pas plus connu ? non point que la célébrité soin gage de réussite et encore moins de qualité, mais tout de même que penser du quasi-silence entourant la sortie de ce “Grown Unknow” élégiaque. J’ai donc choisi sur ce blog de privilégier l’album de Lia Ices en espérant le partager avec vous autres ami(e)s lecteurs. Ma note :5/5.
http://www.amazon.fr/Grown-Lia-Ices/dp/B004DK49I2/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1324655968&sr=8-1
Anna Calvi est anglaise et l’on a pu la voir dans toute la presse en janvier dernier, des Inrocks, à vox pop, en passant par rock and folk et rolling stone, ce dernier posant même l’ultime question : “Va t’elle sauver le rock?” rien que cela Découverte grâce aux Inrocks et au magazine Rolling Stone, l’on peut dire que je suis littéralement tombé sous le charme de cette toute jeune femme de 22 ans. Anna Calvi fait partie du prestigieux label Domino, promoteur des Kills et autres Artic Monkeys. Son album au titre éponyme est mon second gros coup de cœur musical de cette année 2011. En 10 titres elle nous démontre un talent mélodique indéniable, le tout servi par une voix vraiment très chouette. Quelque part entre PJ Harvey et surtout Jeff Buckley (personnellement je penche plutôt pour l’influence de ce dernier qui est très manifeste dans sa façon de chanter), Anna Calvi marque de son empreinte cette année 2011. Encensée par la critique (ce qui n’est pas toujours gage de qualité), l’on peut dire que pour une fois le tapage autour de cette jeune anglaise est amplement mérité. Ce disque sonne d’ors et déjà comme un classique instantané. J’adore tout particulièrement le titre “Suzanne and I.” Envoûtant. Ma note:5/5.
http://www.amazon.fr/Anna-Calvi/dp/B004BUUL04/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1324657325&sr=1-1
3) Florence and The Machine « Ceremonials »
Allez je me lance.. soyons clair j’avais trouvé le premier album de Florence and the machine plaisant mais quelque peu soporifique et redondant dans ses arrangements. Pour son second disques, les choses ont évolué et ce dans le bon sens selon moi malgré tout ce que peuvent dire les Inrocks et leur fiel habituel. Non Florence and the machine ne s’est pas « noyée », non le travail de Florence et du producteur Epworth ne mettent pas un « boulet de dix tonnes à chaque pied » de l’Anglaise, bien au contraire le son prend une ampleur nouvelle avec des refrains obsédants à souhaits cf. « Shake it out » premier extrait de ce LP, sa voix d’une puissance phénoménale donne à ce « Ceremonials » un cachet inimitable et une force peu commune. Là où son premier effort me laissait quelque peu indifférent je dois le reconnaître (alors que ce premier LP est encensé partout, question de goût, c’est ainsi), la puissance d’évocation, le rythme de titres comme « No light no light », « Seven devils » avec notamment une batterie bien mise en avant qui nous donnent l’envie irrésistible de taper du pied. Nulle doute que sur scène ces titres vont encore prendre une tout autre dimension. J’invite les Inrocks à écouter ce disque attentivement, chose qui ne fût certainement pas faite, ces derniers étant coutumier du fait. J’ai parfois le sentiment de pigistes cherchant le bon mot, le bon titre en se moquant royalement du contenu réel d’un LP. Je le redis, si Florence and the machine se noie sur ce disque alors c’est que vraiment je devrais changer de lecture et qui sait arrêter les Inrocks qui depuis un bon moment déjà cumule les erreurs monumentales. Juste un exemple, le dernier Coldplay (chroniqué sur ce blog) est qualifié de mitigé, un doux euphémisme ne risquant pas de fâcher les nombreux amateurs du groupe. Pour Florence and the Machine, autre son de cloche, on sort l’artillerie lourde et on dézingue sans ménagement. La cible est plus facile et puis il faut dire qu’elle a commis une faute de goût irréparable pour les Inrocks : elle a vendu des disques.. Ma note :5/5.
http://florenceandthemachine.net/
4) Noel Gallagher’s High flying Birds
Il est là, enfin, après une attente qui m’a paru être une éternité, le premier album solo de Noel Gallagher. Depuis la rupture d’Août 2009 au sein du groupe Oasis entre les deux Caïn et Abel du rock, la planète pop attendait de juger sur pièce le travail séparé de nos deux larrons. Liam, le cadet, a dégainé le premier avec Beady Eye en Février, l’automne arrivant c’est au tour de Noel d’entrer dans la compétition. Aucun intérêt d’opposer ici Beady Eye au Noel Gallagher’s High Flying birds tant les deux frangins ont choisi deux voies diamétralement opposées. 10 titres au son résolument pop nous sont ici présentés par Noel. Dès l’ouverture, les violons et la batterie accompagnée de chœurs s’élancent pour nous offrir une très belle entrée en matière avec « Everybody’s on the run », « If I had a gun » sonne d’ors et déjà comme un classique tout comme « Stop the clocks » deux titres très proche du son Oasis. Mais Noel ne se contente pas seulement de nous rappeler qu’il est encore, à coup sûr, l’un des tous meilleurs songwriters de sa génération en osant ici et là des arrangements qui n’auraient pas pu être possible sur un disque d’Oasis : « The death of you and me » et ses cuivres, l’entêtante « Aka what a life ! ». Une évolution dans la continuité si j’ose m’exprimer ainsi. Avec ce disque Noel clôt définitivement ( ?) le chapitre Oasis pour nous surprendre encore davantage j’en suis certain avec son nouveau disque qui sortira l’été prochain. Si vous aimez la pop anglaise, la vraie, ce LP est pour vous !
Ma note :5/5.
5) « Rome » Danger Mouse et Daniele Luppi
« Rome » est un projet un peu fou réunissant à la base le producteur Danger Mouse et le compositeur Daniele Luppi. Ces derniers ont souhaité retrouver le temps d’un disque l’univers des BO d’Ennio Morricone et des grands westerns spaghetti. Cinq années d’une lente maturation auront été nécessaire. Pour cela ils ont décidé d’enregistrer leurs morceaux selon une méthode analogique tout droit sorti des sixties et des seventies. L’autre très belle idée, c’est celle de réunir pour les voix Jack White des feu-White Stripes et l’envoûtante Norah Jones au timbre reconnaissable entre tous. Pour ce qui est de l’atmosphère l’on peut dire que le rendu est vraiment chouette. 35 petites minutes pour 15 titres alternant morceaux avec ou sans voix. Paradoxalement, ce qui constitue sa force, à savoir sa production, peut-être perçu également comme étant le petit bémol que je mettrais à ce disque. Le côté très classieux de l’ensemble peut lui faire perdre ce supplément d’âme qui aurait permis d’emmener ce LP dans une autre stratosphère. Mais, ceci étant dit, l’on ne peut que reconnaître la qualité des morceaux composant « Rome » qui est à coup sûr un des disques majeurs de cette année.
Ma note :5/5.