Littérature :
L’histoire : Partisan de la position allongée, Oblomov ne trouve le bonheur que dans le sommeil. Ni son ami Stolz, incarnation de l’énergie et de l’esprit d’entreprise, ni la belle Olga avec qui se nouera l’embryon d’une idylle, ne parviendront à le tirer de sa léthargie. Entreprendre et aimer sont décidément choses trop fatigantes. « Oblomov » de Gontcharov est devenu un véritable mythe de la littérature russe du XIXème siècle. Drôle, émouvant et profondément attachant les « non-aventures » de notre « Platon en robe de chambre » sont irrésistibles ! Oblomov ne désire rien de mieux que de rester sur le seuil de la vie.. attendre encore et encore.. La finesse du portrait psychologique est saisissante, tout comme la description d’une Russie du milieu du XIXème siècle où le servage est encore de mise. Oblomov c’est l’anti Don Quichotte, celui pour qui rien ne presse.. Les 600 pages de ce roman fleuve se dévorent littéralement. La profondeur du texte de Gontcharov se cache sous une apparente légèreté. Il y a plusieurs degrés de lecture possibles dans cet Oblomov. Un de mes livres préférés à n’en pas douter !
Ma note:5/5.
L’histoire : Isaku n’a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg lointain. Devenu chef de famille le jeune garçon participe alors à l’étrange coutume qui permet à ce petit village isolé entre mer et montagne de survivre à la famine : les nuits de tempête, les habitants allument de grands feux sur la plage, attendant que des navires en difficulté, trompés par la lumière fallacieuse, viennent s’éventrer sur les récifs, offrant à la communauté leurs précieuses cargaisons.
Un roman âpre se déroulant dans le village reculé d’un Japon ancestral. L’écriture est aride et décrit sans concession aucune la lutte pour la survie d’un jeune garçon devant s’occuper de sa famille. J’ai songé à Faulkner en lisant Yoshimura. Tout y est rude, partout la mort qui rôde, la maladie, la faim, le manque toujours. Un très beau livre que je vous recommande chaudement.
Ma note:4/5.
L’histoire : À quelques mois d’intervalle, la vie m’a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d’un enfant pour ses parents, celle d’une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu’un m’a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n’écris-tu pas notre histoire? C’était une commande, je l’ai acceptée. C’est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l’amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d’un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s’occupaient d’affaires de sur-endettement au tribunal d’instance de Vienne (Isère). Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d’extrême pauvreté, de justice et surtout d’amour. Tout y est vrai.
Voici je l’avoue, le premier livre d’Emmanuel Carrère que je lis. Je connaissais bien entendu cet auteur de réputation mais n’avais pas encore oser franchir le Rubicond. « D’autres vies que la mienne » fût offert par mes soins à ma tendre maman pour la fête des mères. Elle a adoré et m’a invité à son tour à le lire afin de pouvoir par la suite échanger sur celui-ci. J’ai aimé tant le fond que la forme. Pour cette dernière, fondamentale à mon sens, j’oserais un rapprochement avec un auteur que j’estime beaucoup : Philippe Forest. Sur le fond, les thèmes abordés ici sont aussi similaires à ceux de Forest. Choisir de parler de la maladie et qui plus est de son issue parfois fatale, n’est pas chose aisée. Cela demande une véritable maîtrise de l’exercice pour éviter de sombrer corps et âmes dans le « sordide », le « glauque ». Emmanuel Carrère à l’image d’un Philippe Forest, use des mots justes pour qualifier une réalité insupportable : celle de la souffrance, de l’agonie, de la mort et de la consomption de l’être aimé. Tout y est traité avec un soucis évident de vérité sans jamais omettre néanmoins l’indispensable pudeur des mots qui sonnent justes. Avec Emmanuel Carrère, nous ne nous sentons pas voyeur mais témoin et la nuance est à mon sens d’importance. Un livre bouleversant sans être larmoyant, rude et pourtant empli d’amour… Je ne peux que vous recommander sa lecture.
Ma note:4/5.
Cinéma :
« Inception » est le nom du nouveau projet de Christopher Nolan (The Dark Night) et il est à coup sûr, Le film à ne surtout pas manquer cet été. Une nouvelle fois Nolan repousse les limites de ce que l’on a déjà pu voir en matière de SF en nous offrant ce film de 2h30mn d’une intensité rarement atteinte. Le scénario (entièrement écrit par Nolan) est implacable, le montage tout simplement hallucinant. Le coup de force de ce Inception c’est d’être à la fois intelligent et intelligible. Emmené par un Di Caprio au sommet, une Marion Cotillard toute en émotion, la jeune Ellen Page (Juno), tout ce petit monde se met au diapason de ce film qui fait d’ors et déjà figure de classique instantané au même titre qu’un Blade Runner et autre Matrix en leur temps. On ne s’ennuie pas une seule seconde tant l’action est soutenu. Je ne vous dévoile bien évidemment rien de l’intrigue et ne peux que vous exhorter à aller au cinéma voir ce formidable film de genre. Alors Inception, meilleur film de l’année 2010 ?
Des notes franchement intéressantes! Blogueur impénitent mais tout nouveau sur Vox, je découvre…
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[c’est top]
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Le concept de Naufrages semble en effet intéressant, la combinaison entre l'innoncence et le côté sombre est toujours un conflit qui porte.
J'ai vu qu'il y a quelques livres de Yoshimura disponibles à ma bibliothèque, je vais regarder si celui-là est présent…
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Un article qui démontre, pour moi, ton bon goût et ta belle sensibilité. C'est toujours un plaisir de te lire mon ami. J'aime beaucoup aussi ta façon de t'exprimer et tes réponses attentives et chaleureuses. J'T'ADORE mon Dude de BetagneMille bisous mon coeur
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