L’histoire: David Lurie est enseignant au Cap, en Afrique du Sud, passionné par les œuvres de Byron et de Wordsworth. Il a 52 ans, il est père et a deux fois divorcé. Dans son genre, c’est un Casanova. La question de sa vie sexuelle est facilement résolue : il paye une femme légère et chaque jeudi de la semaine est « une oasis de luxe et de volupté ». Sur le chemin des écoliers, il croise l’une de ses étudiantes, Mélanie Isaacs. Il la séduit. Mais cette relation a tôt fait de faire scandale. Le professeur est démissionné pour « harcèlement sexuel ». Pour éviter le regard critique de la ville, il se rend chez sa fille, Lucy, propriétaire d’une petite exploitation agricole en province. Là, il assiste aux tâches quotidiennes de la campagne, des ventes de fruits et légumes à la protection des animaux, à la violence aussi, qui monte depuis la ville, partagée entre le vol et le violJe viens de terminer la lecture d’un ouvrage qui est vraiment mon coup de cœur parmi les derniers romans contemporains lus. Il s’agit du « Disgrâce » de J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature il y a quelques années déjà. J’ai trouvé cette histoire sur fond d’apartheid absolument saisissante et j’avoue que le simple fait de devoir résumer un récit aussi profond et riche me paraît presque impossible, tant ce roman possède différents degrés de lecture. L’univers de ce livre est sombre certes, mais l’on se sent emporter par le souffle de l’écriture. Un très beau livre à n’en pas douter.
Ma note:5/5.

La lecture des lettres de John Keats adressées à Fanny Brawne m’a profondément remuée. Je suis bouleversé par la similitude entre sa description de l’amour et la mienne. La passion qui m’anime deux siècles plus tard pour une jeune femme est semblable en de nombreux points. Les mots qu’il utilise pour dépeindre les tourments de la passion sont si justes. Cette maladie parfois mortelle qui nous frappe sans que l’on puisse la voir venir, comme cela du jour au lendemain, votre vie bascule. Cette « passion » peut nous conduire aux dernières extrémités. La jalousie, la haine même, le désir, l’amour… tous ces sentiments s’entremêlent en un joyeux bazar qui transforme en charpie notre pauvre cœur. Le langage de l’amour me semble décidément universel, il traverse les époques. Un livre que je conseille à tous ceux qui sont comme moi épris de romantisme, tous ceux qui souffre de ce mal qui nous ronge, de ce manque de l’astre aimé ! Ma note:5/5.


Petit prix, 4 euro seulement, pour trois grands textes de Boulgakov. Un livre acheté un peu par hasard, au gré de
mes pérégrinations. Je laisse souvent mon instinct me guider vers un texte ou pas. Nous sommes dans la Russie d’après la révolution de février 1917. Boulgakov nous narre dans sept nouvelles, son quotidien de médecin dans les profondeurs de la Russie. Le style est très agréable, non sans humour malgré la mélancolie slave qui émane de ces pages. Le second texte m’a profondément touché. Il s’intitule « Morphine ». L’auteur dépeint avec une grande justesse la lente descente aux enfers d’un médecin morphinomane. C’est très certainement l’un des plus beaux textes que j’ai lu. J’y retrouve les fantômes du feu follet de Drieu La Rochelle.

Ma note:4/5.

Je dois vous dire que s’il y a bien un genre littéraire qui m’ennuie c’est le thriller. J’en lis très peu par manque d’intérêt et aussi certainement par manque de connaissances des grands auteurs de ce genre. On m’a conseillé dernièrement un thriller du nom de « Deep Storm ». Deep Storm est le centre technologique le plus perfectionné au monde. Il s’agit d’un laboratoire classé top secret abritant des scientifiques et des archéologues soumis à une stricte discipline militaire. Les chercheurs forent sans relâche le plancher océanique à la recherche d’un mystère, le monde de l’Atlantide… Mais une série de maladies et de désordres psychiques perturbe les travaux… Et là, oh surprise, dès les premières pages je fûs littéralement happé par cette histoire aux rebondissements multiples et au rythme soutenu. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises avec ce livre de Lincoln Child qui n’est pas sans rappeler un certain Abysse de James Cameron. J’ai adoré. Ma note:4/5.

L’histoire : Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire de métier, et citadine pragmatique, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance. Au cimetière, elle rencontre le mec de la tombe d’à côté, dont l’apparence l’agace autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l’ œil. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s’en sort comme il peut, de façon assez rustique, et grâce à une bonne dose d’humour et d’auto-dérision. Chaque fois qu’il la rencontre, il s’énerve contre la ‘Crevette’ qui occupe le banc au cimetière avec lui, avec son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Rien, a priori, ne rapproche ces deux-là, et pourtant, il suffira d’un sourire qui éclate simultanément sur leurs lèvres, pour qu’ils soient tous deux éblouis.

Si le style de l’auteur n’est pas à proprement parlé transcendant, cet écueil est bien vite dépassé grâce à un humour de tous les instants qui donne à ce livre quelque chose de jouissif et de profondément grinçant. Nulle surprise ici, un thème qui paraît vu et rebattu mais un petit quelque chose qui nous rend ces deux personnages que sont Désirée et Benny, attachant. Cela se lit vite, le roman idéal pour l’été en quelque sorte. Ma seule réserve porte vraiment sur ce style très contemporain qui moi ne me sied guère; à découvrir tout de même.
Ma note:3/5.

Un témoignage intéressant qui sans égaler le livre de Joachim Fest « Les derniers jours d’Hitler », m’a tout de même permis d’avoir une confirmation de ce portrait que je me faisais du crépuscule du IIIème Reich. Von Loringhoven était aide de camp d’Hitler et de ce fait il a assisté quotidiennement aux réunions de situation militaire dirigées par ce dernier. Il nous dépeint la terrible vengeance d’Hitler après l’attentat manqué du 20 juillet 1944 jusqu’au dernier acte à Berlin en avril 1945. Plus intéressant que le portrait d’Hitler lui-même, c’est bien celui de ces courtisans qui m’a paru le plus saisissant,  de Göring à Keitel, de Himmler à Bormann, de Goebbels à Ribbentrop. Le parcours de Loringhoven est emblématique à plus d’un titre de celui de cette génération d’officiers de la wehrmacht prisonnière de leur serment d’obéissance au Führer. Loringhoven le précise souvent, s’il a combattu c’est avant tout pour défendre l’Allemagne d’une défaite qu’il pressentait comme désastreuse. Le soucis c’est que ce devoir se conjuguait avec la défense d’un régime qui ne fût jamais plus menaçant qu’aux abois. Loringhoven a le mérite de reconnaître que tous ne firent pas ce choix. Il nous parle ainsi du destin tragique de son propre cousin, membre de l’Abwehr et qui fournit l’explosif à Stauffenberg. Il fût contraint au suicide par la SS. Toute la complexité de cette guerre du côté allemand se cristallise à mon sens dans le destin opposé de ces deux cousins. Loringhoven ne fût jamais nazi, il est important de le préciser. Bien sûr comme tout témoignage il comporte une part d’ombre, ainsi je ne fût pas convaincu par les propos de Loringhoven concernant la Shoah. Il ne savait pas ou n’avait pas idée de l’ampleur des massacres… sur ce point je peine à le croire. Loin de moi cette idée de juger un homme plus de 60 ans après les faits, je pense que la grande majorité de son propos est sincère mais à mon sens il y a eu résilience lorsque l’on aborde la question des massacres perpétrés au nom du nazisme. C’est la seule limite que je fixe à ce témoignage, mais elle est importante.
Ma note:3/5.


Les Chemical Brothers ont sorti un nouveau LP. Je vous mets ici en écoute le titre « Wonders of the deep ». C’est le dernier titre du disque et il me rappelle furieusement un morceau de Death in Vegas utilisé dans la Bo de « Lost in translation » et qui s’appelait « Girls ». Sinon, on retrouve peu de surprises ici et à mon sens il manque des titres forts à ce « Further » pour vraiment nous faire décoller. J’ai préféré leur précédent essai « We are the night ». Les voir en live doit certainement apporter une dimension supplémentaire à ce disque qui comme tel m’a laissé de marbre.
Ma note:2/5.

Il y a bien longtemps que je n’avais été soufflé par un film de Scorcese. Celui-ci est très certainement un des meilleurs sortis en cette année 2010. « Shutter Island » est un thriller psychologique rondement mené. Pour une fois, je me dois de reconnaître que dans ce rôle Di Caprio est énorme. J’ai passé un vrai bon moment de cinéma en regardant ce film qui me semble être un incontournable pour cet été. Le scénario est suffisamment malin pour nous ménager un suspens de tous les instants.

Ma Note:5/5.