Ma chronique : « A l’ouest rien de nouveau » est un roman immensément célèbre et d’une acuité saisissante sur le ressenti et la vie des soldats allemands durant la Première guerre mondiale. Paru en 1929, à un moment où le caporal autrichien, estafette durant la Grande guerre, un certain Adolf Hitler souhaite ardemment le pouvoir suprême, pour le plus grand malheur du monde et en premier lieu des Allemands, qui seront les premiers à remplir les camps de concentration. Forcément, « l’idée du coup de poignard dans le dos » avec la conjuration « Juive, Franc maçonne et surtout bolchevique », le fameux combat contre le « Judéo-bolchevisme », croisade qui hantera le dirigeant du IIIème Reich jusqu’à son suicide. Alors forcément, pour Hitler et le parti nazi, dont Munich fût le terreau fertile, cette Bavière riche et catholique mais aussi profondément ancrée dans l’idéologie nazie. Erich Maria Remarque a eu un sacré courage d’oser écrire et publier ce roman profondément pacifiste, un pamphlet contre la guerre et son cortège de souffrances, d’atrocités et de morts. Les autodafés se sont multipliés du côté nazi, mais le livre connût un immense succès et retentissement en Allemagne et dans le monde. Vendu à près de vingt millions d’exemplaires, ce livre fascinant nous démontre justement que la guerre n’a rien de fascinant. Qu’elle n’est qu’une successions d’assauts aussi vains que coûteux en hommes. La guerre et son absurdité, la faucheuse, les blessés qu’ont laissent crever sur le no man’s land entre les tranchées et abris de chaque côté des lignes qui se font face. Les poilus, les Tommys, les Américains, les Allemands du Kaiser et tant d’autres nations entraînées dans une succession de faits absurdes découlant d’alliances sensées sauver la paix et les équilibres prévalant en Europe, mais qui en réalité, n’attendaient qu’une étincelle pour exploser. Quatre longues années de conflit. Des crimes abominables parfaitement reconstitués dans le film. Le réalisateur allemand a vu son film devenir un phénomène sur Netflix, et mieux encore, être nommés aux Oscars pour plusieurs prix dont celui du meilleur long métrage. Si le film a réjoui le public dans le monde avec cette vision sans concession de la guerre, nous le savons tous, nul n’est prophète en son pays. « A l’Ouest rien de nouveau » a été attaqué de façon très virulente en Allemagne. Son aspect spectaculaire a déplu, les choix de modifier certains aspects du roman, et non des moindres, comme la fin par exemple ont dérouté les critiques allemands. Les Allemands pour qui ce roman représente beaucoup, car il est une sorte de brûlot pacifiste avant l’apocalypse nazi. Forcément, dans ce film, quelques libertés avec la réalité historique. Un point que je souhaite mettre en exergue est ce moment des négociations pour offrir une issue à cette guerre. Les généraux français semble être les seuls jusque-boutistes alors que dans la réalité les représentant du Kaiser Guillaume II l’étaient tout autant. Seulement, quelque chose de fâcheux est arrivée pour les tenants de la guerre à outrance en Allemagne. Le Kaiser Guillaume II est contraint d’abdiquer. les révoltes se multiplient, la peur d’une prise de pouvoir communiste entraîne l’Allemagne dans des affrontements internes extrêmement violents et constitutive des décennies qui vont suivre avec l’arrivée au pouvoir des nazis. Au final, on obtient, un film spectaculaire, très bien reconstitué, un peu « Hollywoodien » mais sans que cela ne gâche le plaisir de regarder le long métrage. Il est, à mon sens, bien supérieur au « 1917 » de Sam Mendes. Là, je vais susciter le débat. C’est à ne pas manquer sur Netflix. A vous de vous forger votre propre opinion. Qui sait, « A l’Ouest rien de nouveau » sera peut-être la grande surprise des Oscars en mars prochain.

Mon avis :

Note : 5 sur 5.