Ma chronique : « Etre soldat de Hitler » est écrit par l’historien et spécialiste de l’histoire militaire de la Seconde guerre mondiale, Benoît Rondeau. Une lecture où l’anecdotique côtoie des réflexions plus profondes. J’ai particulièrement apprécié les derniers chapitres du livre sur la postérité, le souvenir et les manières évolutives d’appréhender l’armée allemande et ces différentes composantes. L’histoire réécrite dans l’après guerre du fait de la Guerre froide. Des généraux et des vétérans de la Wehrmacht défendant une idée mensongère de non participation aux crimes les plus abjectes, à la Shoah par balles entre autre durant le conflit génocidaire et fratricide entre l’URSS et l’Allemagne, le nazisme et le communisme. L’auteur nous raconte aussi de manière assez redondante, des précisions sur des domaines pas forcément passionnant : l’alimentation, les équipements, les tenues, l’absence de mécanisation en dehors des grandes unités de panzers, les erreurs stratégiques. Tout cela est archi connu, vu et revu. On apprécie le juste rééquilibrage de la façon d’appréhender la Waffen SS qui n’était pas l’unité d’élite tant vantée durant des décennies. Fanatiques, assoiffés de sang, suicidaires très certainement mais leur recrutement, à mesure où le conflit évoluait vers une défaite totale de l’Allemagne nazie, est tout sauf « aryen. » Un texte manquant de souffle, une synthèse sans apport majeur à la recherche. Si vous souhaitez découvrir les différents aspects de l’armée nazie, la compromission totale et aveugle de l’ensemble des soldats, à quelques exceptions près, aux crimes de guerres et autres crimes contre l’humanité. On ressent une sorte de querelle de chapelle dans la façon dont Benoît Rondeau parle de Jean Lopez et de son travail. De mon côté, l’évidence c’est que Jean Lopez possède un talent de conteur, un souffle que l’ouvrage de Benoît Rondeau n’a pas. Jean Lopez sous estime peut-être la Wehrmacht par rapport à l’armée rouge, la critique émise par Benoît Rondeau. Pour ma part, je ne le pense pas. On assiste plutôt à un rééquilibrage, avec enfin, la pleine mesure de l’importance primordiale de la lutte et de la victoire de l’armée rouge. Benoit Rondeau, de son côté, ne manque pas non plus de rappeler les insuffisances matérielles, techniques, stratégiques de l’armée allemande. Tout cela pour conclure sur ces mots : « (…) ces soldats de Hitler qui furent de formidables combattants et des professionnels sans égal. » J’avoue que cette conclusion va à l’encontre de chapitres entiers où Benoît Rondeau nous explique que la Wehrmacht n’était pas l’invincible armada battue uniquement parce que ces adversaires étaient plus nombreux. Vous l’aurez tous compris, je ne suis que moyennement satisfait par cette lecture. Pour les connaisseurs de cette période, ce livre d’histoire est anecdotique. Ce n’est que mon sentiment bien évidemment.

Mon avis :

Note : 3 sur 5.