L’Histoire : Dans ce film qui jette un point de vue caustique sur le Hollywood des années 30, le scénariste Herman J. Mankiewicz, alcoolique invétéré au regard acerbe, tente de boucler à temps le script de Citizen Kane d’Orson Welles. 

Ma note :

Note : 5 sur 5.

Herman J. Mankiewicz, ce nom ne vous dit sans doute rien et pourtant c’est lui qui obtînt l’oscar du meilleur scénario en 1942 pour le mythique « Citizen Kane » d’Orson Welles. Alcoolique invétéré, socialiste, pourfendeur de la bien-pensance, c’est peu dire que notre homme dénote dans le Hollywood de l’âge d’or des années 1930. Alors que le monde va se plonger une seconde fois dans l’apocalypse avec Hitler, Mussolini et Hiro-Hito, une tête brûlée se moque de ce que l’on pense de lui et décide de brûler tous les vaisseaux entre lui et le monde qui l’entoure. « Mank » comme l’appelle affectueusement ses proches est un homme bouffé par le drame de l’alcoolisme mais c’est aussi un scénariste de génie. A 44 ans, on lui confie le scénario du dernier film avec Orson Welles auquel il collaborera. Et quel film ! Qui mieux que David Fincher pour porter à l’écran le destin d’étoile filante du cinéma américain que fût Mank. Le réalisateur réussi à nous captiver avec un parti pris pourtant exigeant tant dans le fond que dans la forme. C’est une esthétique en noir et blanc sublime, chaque chapitre va et vient dans le temps pour comprendre le Mank d’avant et de pendant l’écriture de Citizen Kane, des dialogues, disons le, très bavard, rien n’est épargné aux spectateurs. Et pourtant tout cela fonctionne telle une horlogerie merveilleusement réglée notamment grâce au jeu au diapason des acteurs et actrices du film. Mank est magnifiquement interprété par un immense acteur, Gary Oldman au sommet, tout en émotion, en vapeurs alcooliques et autres libertés prises par rapport à la bien-pensance des années 1930. Il est Mank, on n’en doute pas une seule seconde. Mank est le film qui avait le plus de nominations pour la 73ème cérémonie des oscars 2021. « Mank » est d’une formidable audace, un geste de cinéma irrévérencieux à l’heure des super-héros Marvel. David Fincher et Netflix prouvent, avec réussite, qu’il y a encore de la place pour un cinéma d’auteur exigeant à l’heure où l’on crie à la mort d’une certaine idée du cinéma. « Mank » est à ne manquer sous aucun prétexte. Certes, il déroute, il use parfois de longueurs mais quel plaisir de cinéma, quelle intelligence dans la mise en scène, dans la direction d’acteurs, dans les dialogues. Mise en abîme des affres de la création, de la peur atroce de la page blanche qui étreint tout scénariste, David Fincher nous en dit autant sur Mank que sur lui et c’est sans doute ce qui est le plus intéressant : ce rapport à la création, à l’industrie mondialisée qu’est devenue le cinéma, à l’argent qui corrompt les cœurs et les âmes.. Alors on noie son chagrin dans l’alcool et le désenchantement de notre héros. Mank en dit sans doute tout autant sur son époque que sur la nôtre. Fascinant, passionnant, objet d’esthétisme viscéral, à ne pas manquer sur Netflix !

L’Histoire : Un jeune homme tente de survivre dans un monde post-apocalyptique envahi par des monstres. Un expert lui enseigne comment les combattre…

Ma Note :

Note : 2.5 sur 5.

« LOVE AND MONSTERS » est un film qui cartonne en ce moment sur Netflix. Comment pourrait-il en être autrement ? Volontairement, la firme américaine a fabriqué un produit standardisé, comme on en voit des centaines chaque année. Ni franchement mauvais mais pas bon non plus, avec un acteur principal Dylan O’Brien, fadasse au possible, au charisme proche des escargots et autres crapauds géants de synthèse qui peuplent ce film dénué de personnalité, de caractère. Cela va plaire aux adolescents c’est une certitude mais c’est malheureusement drôlement insignifiant. « Love and Monsters » c’est l’anti « Mank » de David Fincher : un vide abyssal et un ennui profond. J’ai tenu jusqu’à la fin mais vraiment, je n’arrive pas à saisir ce que ces films ont comme intérêt, mise à part celui de cocher les cases du film pour ado. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Alors oui, il y a quelques bons moments et je dois reconnaître que les effets spéciaux sont réussis, Jessica Henwick est ravissante mais quelle paresse dans la mise en scène, dans le jeu des acteurs.. C’est dommage car l’idée est bonne. Imaginer un peu, l’histoire voit des bombes nucléaires vouloir détruire un astéroïde menaçant la Terre. Le soucis, c’est qu’en retombant sur Terre, les radiations vont faire des humains des proies des cafards et autres fourmis, escargots, verre de terre qui sont devenus géants.. C’est drôle mais le résultat n’est franchement pas à la hauteur. Reste que ce film a trouvé son public et qu’il en faut pour tous les goûts. Si le cœur vous en dit, c’est sorti sur Netflix.