1107082-gfL’Histoire : Qui était Heinrich Himmler ? Souvent considéré comme un simple auxiliaire du Führer, ce personnage falot et apparemment effacé fut en réalité l’ordonnateur de l’Holocauste et le concepteur de Dachau, modèle des camps d’extermination. Peter Longerich retrace l’étonnante ascension de ce fonctionnaire du mal, qui devint un des plus grands criminels de l’histoire alors qu’il n’était qu’un type ordinaire, bien loin du mythe aryen qu’il prétendait exalter. Maître absolu de la SS, garde prétorienne du régime, Himmler ne cessa de devancer les attentes d’Hitler jusqu’à devenir l’homme le plus puissant du Troisième Reich après le Führer. A partir d’un vaste éventail de sources, dont le journal intime et la correspondance d’Himmler, et de documents inédits, cette biographie apporte un éclairage nouveau sur celui qui fut l’un des véritables piliers de l’Allemagne nazie, un fanatique impitoyable dans la peau d’un homme insignifiant et frustre. Né en Allemagne en 1955, Peter Longerich est directeur du Centre de recherche sur l’Holocauste et l’Histoire du XXe siècle à l’université de Londres. Ses travaux sur la République de Weimar et le Troisième Reich font autorité. Il enseigne en Allemagne, aux États-Unis et en Israël.
Cet ouvrage de l’historien Peter Longerich fait office de référence sur ce thème du « Qui était7049216-bonne-visite-a-dachau-salue-tout-le-monde-de-ma-part-quand-les-himmler-s-ecrivaient fondamentalement Himmler ? ». Véritable somme d’un travail gigantesque sur ce personnage historique qui fait office de monstre absolu, de criminel psychopathe et glaciale, fou d’avoir tant voulu contrôler jusqu’au bout son affect inexistant. Antisémite, homophobe et raciste à un degré qui fait encore près de 70 ans après, froid dans le dos, je dois bien vous avouer que rarement la lecture d’un ouvrage ne m’aura paru aussi éprouvante. Comprenons nous bien, le style de Longerich n’est pas à remettre en cause, ce qu’il nous conte est passionnant mais également très difficile à entendre tant la somme des crimes commis est prodigieuse. Car pénétrer dans l’esprit d’un homme tel qu’Himmler c’est foncièrement être confronté à ce que l’humanité peut fabriquer de plus vil, de plus lâche, de plus monstrueux. La radicalité de sa politique, son fanatisme national socialiste sans borne, son absence total d’émotion pour tout ce qui touche à l’autre le rend particulièrement difficile à saisir. Rien en effet dans son enfance, sa jeunesse en général ne peut expliquer ce qu’il deviendra. A travers lui, c’est toute l’histoire de sa « chose », la SS qui nous ait conté. On peut l’affirmer, la politique de terreur atroce mise en place dans toute l’Europe par cet homme a prolongé la guerre de beaucoup, sacrifiant des millions de vies humaines.. La longue litanie des chiffres concernant l’holocauste dont il fût avec Heydrich et bien sûr avec l’assentiment d’Adolf Hitler, le penseur et l’exécuteur zélé est assourdissante et donne la nausée. Le mépris dans lequel il tenait la vie d’autrui, femmes et enfants compris, sa soif de pouvoir inextinguible, sa mégalomanie qui n’avait rien à envier au 122_Himmlers_Posen_speech-maxw568-maxh320Führer, son « talent » pour coûte que coûte poursuivre ses objectifs malgré les échecs, sa fausseté et son opportunisme sont effrayant. Sans lui, sans cette concentration de pouvoirs qui s’accentuera au fur et à mesure que la guerre tournera mal pour les Allemands, sans sa volonté farouche de poursuivre les ennemis désignés du Reich partout en Europe, jamais l’Allemagne nazi n’aurait pu commettre une telle somme de crimes contre l’humanité. Sa fuite en Mai 1945 et sa mort seront à son image : pitoyable. Celui qui n’avait de cesse d’appeler ses SS à assumer les conséquences de leurs actes et d’en être fier quoiqu’il advienne, n’aura pour lui pas eu le courage de le faire. Ce sens de l’honneur qu’il revendiqua pour ses légions de Waffen SS, SS et gestapistes de tout poil, ne l’a pas empêché de fuir ses responsabilités en choisissant le suicide plutôt que d’affronter l’idée d’un procès. Édifiant.

Ma note:5/5.