Ma chronique : J’ai chroniqué précédemment deux long métrages plutôt sombres. Ici avec « Chronique d’une liaison passagère » d’Emmanuel Mouret, l’histoire navigue entre folie pure et un humour irrésistible, celui de l’improbable rencontre entre Sandrine Kiberlain interprétant une femme très libérée, recherchant le plaisir sexuel sans intellectualiser ses désirs et un Vincent Macaigne, dans un rôle lunaire, dont lui seul a le secret, un homme cogitant tout le temps, ultra cérébral, profondément timide et maladroit car n’assumant pas vraiment sa relation extra conjugale. Le duo fonctionnent à merveille, c’est tour à tour émouvant, sensible, tendre, Emmanuel Mouret brossant avec acuité la relation au désir, l’opposition entre une sexualité débridée et assumée pour le plaisir de la jouissance sans réfléchir, du sexe, une récréation sensuelle sans engagement commun. Au début, Vincent Macaigne est très gêné, hilarant en homme maladroit ayant du mal à exprimer ses envies, ses désirs. Peu à peu, lui s’attache et elle aussi, une histoire est possible au delà de la seule et très agréable relation sexuelle entre deux êtres qui se découvrent. Kiberlain est géniale, pleine d’humour et Vincent Macaigne jamais aussi bon que quand il joue un être paumé, pris entre deux feux, l’accomplissement du désir sexuel et l’inévitable attachement tout en sensibilité d’un homme sentimental et touchant. La comédie revêt aussi un goût doux amer avec l’évolution de cette histoire. C’est très contemporain et ça en dit long sur les nouveaux modes de séduction où la femme prend l’initiative et assume son droit au sexe débridé sans être jugé par la société patriarcale. Le fait d’inverser les rôles, en prêtant à Vincent Macaigne une sensibilité et une tendresse, un côté cérébral, que l’on avait tendance à prêter aux femmes autrefois, est profondément réjouissant. L’émotion est aussi présente par petites touches. Une partition absolument parfaite et un duo qui fonctionnent parfaitement. Une petite bulle de légèreté dans un quotidien qui en a bien besoin. Si vous voulez vous évader, vous vider l’esprit, le film d’Emmanuel Mouret est fait pour vous.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.