Mon avis : Un « Pinocchio » en stop motion absolument fascinant, empli de tendresse et d’émotion. Guillermo Del Toro s’approprie l’histoire de Collodi en la transposant au cœur de l’Italie fasciste. Ce n’est pas la seule entorse au mythique dessin animé Disney. Ayant perdu son fils lors d’un bombardement touchant l’église italienne du village, Gepetto s’enfonce dans la mélancolie, le désespoir. La petite tombe est au pied d’un arbre gigantesque où Gepetto se recueille en mémoire de son fils. Un jour, pris d’une fureur contre le destin qui lui a ôté son enfant, il coupe l’arbre et apporte un beau morceau de bois pour en faire un pantin en bois. Alors qu’il s’endort, une fée intervient pour donner la vie à Pinocchio. Le lendemain matin, c’est un Gepetto terrifié qui voit apparaître un petit bonhomme de bois posant mille questions sur le monde et ce que c’est d’être un petit garçon obéissant allant à l’école. Peu à peu, le lien entre Gepetto et Pinocchio se transforme en tendresse et l’artisan menuisier de retrouver le goût de la vie. C’est sans compter, sur deux énergumènes qui veulent en faire le pantin du spectacle de cirque. Rendez vous compte, un pantin de bois vivant, c’est miraculeux et les deux compères l’ont bien compris. Bientôt, Pinocchio est le petit pantin rapportant énormément d’argent au patron du cirque. Gepetto aidé de Jiminy le criquet vont partir à sa recherche. Loin d’être le texte naïf de Collodi, Guillermo Del Toro y installe un message visant à montrer la réalité du fascisme en Italie dans les années 1930-1940. L’alliance entre l’Eglise et le mouvement fasciste y est clairement souligné. Pinocchio qui découvre qu’il ne peut mourir, en ce sens où il ressuscite constamment alors même qu’il est réduit en morceau et que sais je encore. Le petit pantin se retrouve, avec les jeunes enfants/adolescents de l’école, dans une caserne militaire pour y apprendre les rudiments du combat afin de devenir soldat. Il y a un même mélange très intéressant entre magie et réalisme du contexte politique dans l’Italie fasciste. Cette noirceur offre une dimension supplémentaire au film. Le travail graphique en stop-motion est incroyable. C’est beau à en pleurer. Bien plus émouvant et transgressif que les précédentes adaptations de Pinocchio, Guillermo Del Toro signe un film d’une beauté esthétique foudroyante, le tout avec un message d’humanisme et de paix, visant à démontrer une nouvelle fois, l’absurdité de la guerre menée par les fascistes italiens et leur Duce Mussolini. Celui-ci est montré comme un personnage extrêmement petit et enveloppé, une caricature de dictateur gesticulant sur un ton martial un torrent d’inanités. C’est brillant, très certainement le long métrage à ne pas manquer pour ces fêtes de Noël en famille. Les critiques presse dithyrambiques sont amplement mérité. Netflix réalise un grand coup car « Pinocchio » à tous les éléments pour devenir l’adaptation majeure de ce conte intemporel de Collodi. A ne surtout pas manquer.

Ma note :

Note : 5 sur 5.