Mon avis : On le sait tous, Disney a lancé, depuis quelques années, une adaptation en films de ses chef d’œuvres intemporels que sont ses dessins animés. Si l’argent coule à flot, il n’en est pas de même sur le plan artistique et « Pinocchio » ne fait malheureusement pas exception. Un naufrage total, un massacre en règle de ce qui a fait l’essence de ce dessin animé que nous chérissons tant : la magie.

Note : 1 sur 5.

L’association du réalisateur Robert Zemeckis avec l’acteur Tom Hanks est une longue histoire : « Forrest Gump », « Seul au monde », « Le pôle Express » entre autres films marquant une union des plus créatives. Sans être considéré comme un véritable génie, voilà déjà une bonne dizaine d’années que le cinéaste semble avoir perdu la flamme. Sur le papier, l’adaptation de « Pinocchio » par un réalisateur aussi consensuel, aidé d’un acteur, qui cabotine depuis un long moment déjà, mais qui demeure une valeur sûr en terme de dollars rapportés aux studios, avait tout de la bonne idée. Surtout ne pas faire de vague quitte à édulcorer la noirceur de certains passages du dessin animé original tiré de l’œuvre de Collodi. Sans la magie originelle, sans la noirceur même du conte, la peur, l’humour et les graphismes si touchant, splendides, et bien il demeure une coquille vidée de sa substance cinématographique. Le message est brouillé, Pinocchio n’est plus Pinocchio, ce petit pantin de bois à qui, tout petit, je voulais faire des câlins, le prendre dans mes bras, le protéger du danger des péripéties qu’il affronte. Les effets spéciaux sont d’une laideur à frémir, Tom Hanks a rarement été aussi mal dirigé, il fait ce qu’il peut mais il n’y a pas matière à faire grand chose avec le tâcheron qu’est devenu, avec le temps, Robert Zemeckis. Les péripéties de l’histoire se succèdent mais sans que jamais l’on ne ressente rien. Un Pinocchio sans Pinocchio, c’est quand même ballot. Le désintérêt, l’ennui, la surenchère de mauvais goût, même l’épisode immensément célèbre du cachalot avalant Pinocchio et Gepetto (dont s’inspirera dans son « Baron de Münchhausen » l’immense Terry Gilliam) est expédié à la va vite. Rien n’a sauver de ce qui s’apparente véritablement à un naufrage, d’où j’imagine la sortie directement sur Disney+ en sautant la case cinéma. Je vais terminer sur un petit point positif, je trouve l’affiche joli. Bref, vous l’aurez compris, ne perdez pas de temps, et regardé le « Pinocchio » originel dans sa version de 1940.