
Mon Avis : Fruit d’une nuit passée à l’Annexe, le lieu où Anne Franck se cacha avec sept autres personnes jusqu’à leur arrestation par la gestapo en août 1944, le nouveau roman de Lola Lafon est une plongée sidérante et cathartique sur l’acte d’écrire et le rôle alloué à la mémoire. C’est LE grand roman à lire en cette rentrée littéraire.
Et bien voilà, je crois mes ami(e)s que nous tenons là, l’un des premiers grand roman de cette rentrée littéraire. Comment aurait-il pu en être autrement quand on connaît le talent d’écriture et la sensibilité d’une autrice qui, de livre en livre, construit un peu plus chaque jour, une œuvre littéraire d’une rare intégrité dans sa démarche d’autrice, la qualité de son travail, sur la forme et sur le fond. « Ma nuit au musée » est une collection publiée aux éditions Stock, Leila Slimani et bien d’autres auteur(e)s talentueux se sont soumis avec un plaisir indicible, à cet exercice de style consistant pour chaque auteur(e) à passer une nuit dans un musée de son choix, afin d’en retirer une expérience intellectuelle, émotionnelle et même spirituelle. Lola Lafon a choisit le musée « Anne Franck » et plus précisément « L’Annexe », à Amsterdam en Hollande, le lieu si exiguë où de juillet 1942 au début d’août 1944, Anne, Margot et leurs parents Edith Franck et Otto Heinrich Franck se cachent pour éviter l’arrestation par le SD (Gestapo) puis la déportation. Ils sont rejoins, dans ce lieu dont la porte donnant l’accès à l’Annexe est cachée derrière une bibliothèque, par quatre autres personnes : Hermann, Augusta et Peter, puis en novembre 1942 par Fritz Pfeffer. le 4 août 1944, au matin, Anne Franck et les sept autres personnes présentes, sont arrêtés par un sous officier SS Karl Silberbauer. Tous meurent dans les camps d’extermination nazi sauf le père d’Anne Franck, Otto. Une histoire douloureuse et une mémoire attaquée, violée par les négationnistes et autres nostalgiques du IIIème Reich. « Le Journal » d’Anne Franck est un témoignage hors du commun pour sa qualité à la fois sur le fond et dans la forme. Comment ne pas tomber dans le piège de la redite ? Une histoire connue de tous. Lola Lafon aborde, ce lieu de mémoire où vécu Anne Franck et sa famille jusqu’à leur arrestation, en évoquant la place de l’écrivain, la puissance de l’acte d’écrire qui fait abstraction de la mort pour permettre à l’auteure de laisser une trace dans le temps. Un peu à l’image des hommes préhistoriques et de leurs peintures rupestres. Ecrire c’est se confronter à soi-même. La force du témoignage d’Anne Franck s’est de permettre de ne jamais oublier la Shoah, « plus jamais ça », mais c’est aussi un formidable témoignage d’universalité du crime génocidaire. Lola Lafon se livre et au fond, elle nous parle d’elle, de son rapport à sa judaïté longtemps cachée dans sa famille. L’assassinat d’Anne Franck dans les camps nazi et la volonté de Lola Lafon de parler de cette toute jeune adolescente juive, symbole de l’oppression aveugle, des massacres commis par tous les régimes autoritaires quels qu’ils soient. D’une lucidité impressionnante, d’une qualité d’écriture peu commune, Lola Lafon confronte les fantômes du passé, ceux d’Anne Franck bien sûr mais aussi dans ce que je perçois comme un cri libérateur, l’accouchement des souvenirs, des non dits, des secrets et des blessures transgénérationnelles qui la traverse. le voilà ce grand roman de la rentrée : Lola Lafon « Quand tu écouteras cette chanson » paru chez Stock. Fruit d’une nuit passée à l’Annexe, le lieu où Anne Franck se cacha avec sept autres personnes jusqu’à leur arrestation par la gestapo en août 1944, le nouveau roman de Lola Lafon est une plongée sidérante et cathartique sur l’acte d’écrire et le rôle alloué à la mémoire. C’est LE grand roman à lire en cette rentrée littéraire.

J’ai un a priori à l’encontre de ces textes de commande. Celui de Leïla Slimani, j’en ai lu quelques pages sans avoir envie de continuer, mais là, il semblerait que les avis soient unanimement positifs…
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Je n’ai pas lu le Leïla Slimani mais tu as raison celui-ci me parais avoir des retours élogieux et Lola Lafon le mérite amplement car c’est un roman sublime.
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Quel beau retour pour un récit particulièrement réussi et pourtant son dernier Chavirer était déjà très réussi. Mais je n’aurais jamais dû la lire avant de rédiger la mienne 😢…Les expériences sont diverses avec cette collection. Mais dans celui-ci on y trouve les clefs de compréhension de la rage d’écrire de Lola Lafon …en tout cas j’espère qu’il sera récompensé car il est d!’un haut niveau !
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Eh bien voilà le livre qui doit accompagner ma rentrée ! Je me suis baladé cet été à Amsterdam, j’ai longé l’interminable file d’attente qui permettait d’entrer dans la maison d’Anne Franck sans oser y entrer. Mais je vois bien cette maison à la façade sombre, donnant sur une rue arborée longée par canal. Je ne doute que Lola Lafon saura my transporter.
Merci Frédéric pour cette belle chronique.
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Bonjour Frédéric. J’avais aimé le livre de Lydie Salvayre dans cette collection des nuits au musée. Je dois justement visiter Amsterdam l’année prochaine et je pense que la lecture de Lola Lafon pourrait être une bonne idée pour préparer ce voyage. Bonne journée à toi!
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Bon, tu m’as presque convaincue !
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Merci Fred pour ce partage si beau, si émouvant.
Lola Lafont est une auteure que j’aime beaucoup, je lirai bien sûr son livre.
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je l’avais remarqué, déjà parce que j’apprécie particulièrement cette « collection » ma nuit au musée et aussi parce que j’aime retrouver la plume de Lola Lafon 🙂
ma liste spéciale rentrée littéraire est déjà tellement grande qu’il va falloir trouver le temps 🙂
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Un exercice imposé que l’auteure a réussi, alors.
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Troisième billet positif lu aujourd’hui !
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Je suis un peu refroidie par le principe du livre, mais peut-être que je lui accorderai une chance un jour puisque Lola Lafon ne m’a pour l’instant jamais déçue. Ta chronique est convaincante, mais il faudra que je trouve en moi-même l’impulsion pour me lancer un jour !
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Merci beaucoup pour ce lien vers ma chronique ! 🙂
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Oui je comprends tout à fait. La collection de ces nuits dans un musée pour un(e) auteur(e) qui en fait un récit, est un parti pris qui peut attirer le lecteur ou bien le refroidir. Je suis comme toi, Lola Lafon a une écriture qui me touche profondément. 🙂
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Il semble faire l’unanimité, c’est assez rare et tu as raison de le souligner. J’ai été très touché par ce texte de Lola Lafon 🙂
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Oui totalement, un récit très émouvant au l’autrice parle autant d’Anne Franck, que de son rapport à l’écriture ou bien encore d’elle même. C’est passionnant !
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Nos PAL sont bien rempli. La rentrée littéraire 2022 est un excellent cru, que de beaux romans à découvrir 🙂
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Je me le note ; je n’ai lu qu’une seule fois cette écrivaine et j’avais beaucoup aimé, il faut clairement que je lise d’autres de ses romans et celui-ci me tente particulièrement.
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Lola Lafon a beaucoup de talent. Son nouveau roman est très émouvant et comme à chaque fois avec elle, très bien écrit. 🙂
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Livre d’une grande pudeur et très touchant, au-delà de l’histoire de Anne Frank. Belle interrogation sur le rôle de la mémoire et de la trace. Honte à A. Trapenard qui dans la Grande librairie à instrumentalisé l’histoire personnelle de L. Lafon racontée dans ce livre , histoire qui est à l’origine de son titre. Eh oui même dans la Grande librairie on fait dans le sensationnel.
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Je partage ton sentiment Florence sur cette intervention de A. Trapenard qui, là pour le coup, était vraiment dispensable. J’apprécie beaucoup la plume de Lola Lafon.
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