Mon Avis : Faussement transgressif, ramassis de propos sur la dope, l’alcool, le néo féminisme, Virginie Despentes poursuit son combat gauchiste contre « l’homme blanc hétérosexuel », source de tous les maux. Présenté comme LE roman de la rentrée littéraire par nos « amis » des Inrockuptibles et de Télérama. Je n’ai qu’un seul conseil à vous donnez : Fuyez ce roman consternant.

Note : 2 sur 5.

« Cher Connard » est le tout premier roman que je lis de la sulfureuse Virginie Despentes, l’auteure aux mots transgressifs, volontiers violente dans ces prises de position qui tendent vers une sorte d’attitude « punk. » C’est tout le soucis ici, que doit-on juger ? la forme ou le fond. Qu’est ce qui doit primer, l’un ou l’autre ou les deux ? On doit reconnaître à Virginie Despentes son côté anarchiste, sa « fuck » attitude, sa propension au excès en tout genres dont elle ne se cache pas. le personnage fait vendre, il n’y a qu’à voir la campagne de presse phénoménale pour ce roman annoncé comme le roman de cette rentrée littéraire par Télérama et les Inrockuptibles. Là où Despentes passe, la polémique la suit comme son ombre. Peu avare de formules chocs, elle est un excellent client des médias. Ce roman « Cher Connard » est un condensé de ce que Despentes nous propose depuis « Baise Moi. » Ici, un récit sous forme d’échanges épistolaires entre une actrice de cinquante ans et un écrivain accusé d’avoir commis une agression sexuelle contre une jeune femme de sa maison d’édition. Tous les opposent mais les deux personnages vont peu à peu se confier, parler de leurs tourments, de leurs vicissitudes, de leurs excès, d’une vie chaotique, de leurs difficultés à échapper au monde de la nuit, aux dealers, à la came, la cocaïne, le crack, l’héroïne et j’en passe. Les obsessions de Despentes sont là. Tout ce petit monde se défonce par plaisir pour certain(e)s ou par ennui, pour éviter de sombrer totalement. le début fonctionne bien, on entre dans ces échanges avec plaisir. Mais las, Despentes se répète et tout son roman tourne autour de la défonce, de la volonté de se détruire, de se mettre minable par tous les moyens possibles. L’actrice et l’écrivain unis dans leurs tragiques turpitudes, leurs solitudes, leurs désarroi. Il y a un côté touchant à cette exposition des maux dans des séances pour alcooliques ou drogués anonymes. Certains passages ont leurs moments de fulgurances. Despentes n’écrit pas mal, son style est direct, sans fioriture à l’image de ce qu’elle dégage dans les médias. Mais le phénomène de répétition avec cette obsession pour la défonce, l’auto destruction ont fini par m’achever et m’ennuyer profondément. Autre aspect de « Cher Connard, l’obsession du « mâle blanc hétéro » source de tous les maux, de l’extrême droite face aux féministes. En prenant ce type de position, Virginie Despentes ne prend pas beaucoup de risque, je dirais même qu’elle ne fait que répéter le prêchi prêcha de notre époque. Ce féminisme radical et volontiers caricatural, ce mélange enfantin et sans profondeur intellectuelle des « gentilles » féministes face aux « méchants hommes blanc hétéros », face à « l’extrême droite ». Quels risques prend elle ? Nul mots par contre pour condamner les agressions sexuelles d’hommes d’extrême gauche, leur antisémitisme, leur racisme, leur volonté de détruire le socle de ce qui a fonder nos sociétés depuis des siècles. Les respect homme-femme, l’égalité entre les sexes, le combat sans faille contre les féminicides, la protection des femmes victimes de violences domestiques ou sexuelles, la condamnation à des peines très lourdes de ces hommes qui son des monstres qui ne méritent aucune pitié. Nous sommes tous d’accord, mais j’aurais apprécié une forme de nuance dans les anathèmes que Virginie Despentes distribue à tour de bras. Toujours dans le même sens. Quid de l’inégalité homme/femme dans les milieux islamistes, du burkini, du voile islamique.. rien n’est dit, Despentes passe sous silence cette réalité car elle sait qu’elle prendrait alors de vrai risque. Punk de studio télé, punk de salon, celle qui se présente comme une grande gueule sans tabou est en réalité d’une bien-pensance crasse. le style d’écriture est loin d’être enthousiasmant, le récit tourne en rond et enfonce les portes ouvertes. Fausse rebelle, Virginie Despentes est en réalité partie prenante d’un système médiatique qui la consacre comme reine de la provoc, génie de la littérature, sauveuse des lettres et j’en passe alors qu’en réalité, le système qu’elle conchie depuis une vingtaine d’année maintenant l’a adoubé pour la réelle insignifiance de ses positions progressistes. Nul n’est prophète en son pays..