9782221156094L’Histoire : À l’âge du premier grand amour, Camille a laissé sa famille le séparer de Jeanne. Toutes ces années, fidèle à leur promesse, elle l’a attendu. Il n’est pas venu. Quand elle meurt, on l’accuse de s’être défenestrée. Et, en ce temps où il n’est pire crime que se suicider, c’est Camille que désigne la justice pour incarner dans son procès le  » corps et la voix  » de Jeanne…

« La promesse » de Jean Guy Soumy ou comment exprimer avec des mots simples la complexité et la folie d’un amour. Le thème du livre est passionnant pour qui a connu un amour faisant fi de la raison. Une passion irraisonnée tutoie t’elle la folie et en ce cas peut-elle expliquer ce qui au XVIIIème siècle est encore considéré comme un crime contre le roi et l’Eglise, à savoir le suicide ? Ce procès kafkaïen, ce réquisitoire contre la passion comme don de soi pouvant pousser jusqu’au sacrifice de sa propre vie, est admirablement rendu par l’auteur. C’est beau comme le bruit formé par l’eau d’un petit ruisseau s’écoulant au Printemps.. c’est triste aussi (une histoire d’amour peut-elle faire abstraction de la part de souffrance qui, d’une façon ou d’une autre, fait bien souvent partie de cet engagement entre deux êtres ayant fait ce pari fou de s’aimer), l’amour impossible, ce qu’il implique comme conséquences sur le devenir de celui ou de celle qui frappé en plein cœur tente désespérément de retrouver la paix des sens, cette ataraxie comme idéal si cher aux Grecs de l’antiquité. Mais en amour comme dans la vie, la raison n’a ici plus sa place, Jeanne et Camille rejoignent le panthéon des amours marqués du sceau de l’amer, de l’indicible tourment égarant le corps et l’âme. C’est troublant comme la dimension tragique donne tout de suite du sens à ce qui pourtant, en apparence tout du moins, n’en a pas. Si vous êtes sensible à l’amour fou, ce livre est pour vous et contient en son sein la promesse d’un beau moment de lecture. Ma note:♥♥♥♥♥/5.