9782226215031gL’Histoire : 1870, nord-ouest du Montana. Les Indiens Pieds-Noirs ont installé leur campement sur les bords de la Two Medicine River. Au cours d’une expédition contre les Crows, leurs ennemis légendaires, les jeunes de la tribu vont devoir prouver leur bravoure. Et l’un d’eux gagner son nom et sa place parmi les siens. Mais jour après jour, une menace se précise, les hommes blancs sont de plus en plus nombreux, de plus en plus pressants… une question se pose alors : se soumettre ou résister ?

Il y a les très bons livres, les excellents livres et puis beaucoup plus rares, les chef d’oeuvres de la littérature. Celui-ci en est un. Il est signé James Welch et il est considéré à juste titre comme un chef d’oeuvre de la littérature américaine. « Comme des ombres sur la terre » est préfacé par Joseph Boyden, un autre très grand auteur que j’affectionne beaucoup. Ce dernier n’aura pas la chance de rencontrer James Welch puisque celui-ci mourut avant que cela ne se puisse. On comprend à la lecture de cet ouvrage ce qui a pu autant inspirer nombres d’auteurs américains contemporains dont Joseph Boyden qui en est, en quelque sorte, la figure de proue. L’écriture est absolument sublime, pleine de lyrisme, d’envolées poétiques, de rêveries.. Elle nous immerge dans la tête de ces Indiens et c’est un point de vue des plus intéressants. Il nous montre à quel point celui-ci était proprement unique et combien sont cruelles ces pages noircies de l’histoire américaine récente. Ce génocide perpétré sur ces hommes, ces femmes, ces enfants, est le premier d’une longue série qui atteindra son paroxysme au XXème siècle. Il est bon de rappeler la chronologie des faits. Avant les arméniens, avant les Juifs, il y eût ces atrocités, ce crime imprescriptible sur la personne de ces êtres qui ont eu le malheur d’être différents des hommes blancs qui voulaient accaparer leurs terres et mettre fin à cette civilisation amérindienne si belle. Loin de moi toute idée de manichéisme. Le livre à ce titre présente parfaitement les choses. Certains indiens commirent des crimes mais sans communes mesures avec ceux perpétrés par les tuniques bleues. Aujourd’hui encore, on oublie trop souvent de parler de ce génocide sous prétexte qu’il fût perpétré par des hommes blancs américains. Crépusculaire ce roman l’est en tout sens. C’est profondément mélancolique car empli d’un monde voué à l’oubli et pire que cela à la destruction systématique. « Comme des ombres sur la terre » est un voyage au cœur de la culture amérindienne, un livre pour ne pas oublier et un formidable objet littéraire sur l’histoire contemporaine des Etats-Unis d’Amérique. A lire absolument !

Ma note:♥♥♥♥♥/5.