L’Histoire : Tout oppose Félix et Meira. Lui mène une vie sans responsabilité ni attache. Son seul souci, dilapider l’héritage familial. Elle est une jeune femme juive hassidique, mariée et mère d’un enfant, s’ennuyant dans sa communauté. Rien ne les destinait à se rencontrer, encore moins à tomber amoureux.
Quel plaisir de découvrir enfin grâce à la VOD, ce film si touchant, si enthousiasmant qu’est « Félix et Meira« . Découvert grâce au magazine Première en Février 2015, il avait immédiatement attiré mon attention mais il n’était malheureusement pas sorti en salle dans mon cinéma préféré. Cet impair est aujourd’hui réparé. Maxime Giroux a vu son film se voir décerner le titre de meilleur film canadien devant excusez du peu, Xavier Dolan lui-même. Précédé de critiques élogieuses, je peux vous confirmer le bien fondé de ces dernières. Ce film est un écrin délicat, sensible où vivent et meurent sous nos yeux les sentiments amoureux, ceux d’une femme prisonnière du carcan religieux imposé par sa communauté, par son mari, et ceux d’un homme qui n’a pas encore trouvé sa place en cette vie. Ces deux êtres fêlés, blessés par la vie vont se retrouver et s’aimer ou pas.. car chez Maxime Giroux, la question des sentiments n’est pas archétypale et simpliste. Chacun des trois êtres (Félix, Meira et son mari) lutte pour trouver le chemin qui lui paraîtra le plus juste. Sans a priori et avec une belle liberté, il brosse le portrait de cette femme mère d’une enfant, de son mari Juif fervent et de Félix celui auprès de qui elle se sent enfin libre. L’utilisation de la musique magnifie des images qui font apparaître tout le talent de ce réalisateur qui ne cède jamais aux facilités. Son film est lent, profondément sensible, délicat, majestueusement filmé, servi par des comédiens d’une justesse rare. Hadas Yaron et Martin Dubreuil nous laissent profondément ému, pleins de questions face au jeu des sentiments, du désir, de l’amour. La fin que je vous laisse le soin de découvrir est d’une rare subtilité. Si ce film avait été réalisé par James Gray (que j’adore par ailleurs), on crierait au génie. Dans la lignée d' »In The Mood for love » de Wong Kar Wai et autres « Two lovers » de Gray. Un grand film, vraiment. Ma note:5/5.