81h0BjHYpjL._SL1500_L’Histoire : Alors que tous dans la maison de retraite s’apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s’est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao…

 

« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » est signé Jonas Jonasson et c’est à mon sens un petit chef d’œuvre d’humour noir et décalé. On est ici plus très loin des farces des Monty Python et autres Dupontel, le tout ponctué de dialogues truculents. L’auteur poursuit cette idée de départ toute simple en allant jusqu’au bout du canular, avec un goût féroce pour le non sens et les aventures pittoresques dignes de la série des OSS117 au cinéma. C’est très drôle, fin la plupart du temps et franchement cela vous redonne le moral pour affronter les dernières semaines de l’hiver. Je n’apporte pas davantage de précisions quant à l’histoire, pour vous laisser le plaisir de la découverte. Croyez-moi, humeur chagrine, manque de tonus, rien ne vaut la lecture du premier roman de Jonas Jonasson. Ma note :5/5.

en un monde parfaitL’Histoire : Jiselle, la trentaine et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote, veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement inespérée qu’elle accepte aussitôt, abandonnant sa vie d’hôtesse de l’air pour celle, plus paisible croit-elle, de femme au foyer. C’est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les États-Unis, leur donnant des allures de pays en guerre. L’existence de Jiselle prend alors un tour dramatique…

 

Laura Kasischke est l’auteure d’ « En un monde parfait », livre glaçant où une nouvelle fois, cette dernière, nous surprend en créant un univers fantasmagorique mélangeant l’effroi (je songe ici au tableau de fond de cette histoire, à savoir cette pandémie mystérieuse) au rêve américain dans ce qu’il a de plus mièvre (ce personnage de pilote d’avion de ligne représentant l’American Way of Life). C’est cette puissante décoction qui fait l’intérêt à mon sens de ces ouvrages. Une force car elle arrive à nous dépeindre des univers angoissants en détaillant avec parcimonie l’ensemble de la toile qu’elle a projeté dans son esprit, nous laissant là, suffoquant et en proie au trouble de celui qui ne peut lâcher le livre sans savoir ce qu’il en est réellement. Une faiblesse aussi pour d’autres car l’issue n’est peut-être pas toujours à la hauteur de nos espérances, tant celles-ci sont élevées du fait justement de cette capacité qu’a Kasischke de tenir un récit en haleine. On est aspiré par cet univers, fasciné par ces méandres insidieux, secoué par la violence tapie sous les apparats, emporté enfin par son côté crépusculaire. Ma note :4/5.

 

51aWAb8rJWLL’Histoire : Une nuit de pleine lune, Shelly est l’unique témoin d’un accident de voiture dont sont victimes deux jeunes gens. Nicole, projetée par le choc, baigne dans son sang, et Craig, blessé et en état de choc, est retrouvé errant dans la campagne. C’est du moins ce qu’on peut lire dans les journaux mais c’est une version que conteste Shelly. Un an après, Craig ne se remet toujours pas. Il ne cesse de voir Nicole partout… Serait-il possible que, trop jeune pour mourir, elle soit revenue ?

 

« Les revenants » de Laura Kasischke concentre les obsessions de l’écrivaine, son penchant pour une trame classique qui soudain dérape et tourne au surnaturel, au fantastique. Le mensonge de la société bien pensante américaine est une autre constante dans l’ œuvre de Kasischke qui en souligne les perversions avec un plaisir non feint. J’aime tout particulièrement la façon qu’elle a de créer des personnages jamais figés mais bien au contraire mouvant, ni tout noir ni tout blanc, tout en nuance. C’est un roman à l’atmosphère sombre et mystérieuse, un petit pavé qui se lit néanmoins très vite tant l’on est pris par l’intrigue. Je vous le recommande. Ma note :5/5.

 

Birdy'sCurieuse petite histoire que cette rencontre avec « Birdy’s » de Nolwen qui signe ici le scénario, les dessins et les couleurs, édité chez Clair de Lune. Le hasard, la coïncidence fait souvent bien les choses. Mon frère (qui soit dit en passant est chaudronnier) est allé poser un escalier chez l’auteur qui lui a très gentiment dédicacé un exemplaire de la BD. C’est en me la prêtant quelques jours plus tard que je tombe donc nez à nez avec cet ovni, car oui il est bien question ici, d’un objet étrange, une sorte de conte philosophique sur notre société d’aujourd’hui avec des oiseaux sans aile qui n’ont pour unique obsession que de récupérer des plumes de couleurs pour devenir « passeur ».. alors oui je sais, dis comme cela, mon histoire semble pour le moins farfelue mais très franchement si vous en avez l’occasion et surtout le temps, jetez y un petit coup d’œil car cette BD, de par son originalité, son ton, son humour (si si il y en a un peu), sa poésie enfin, nous emporte littéralement. Original. Ma note :4/5.

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