Je remercie chaleureusement l’auteur Jérôme Magnier-Moreno et les éditions Gallimard pour ce service presse.

Ma chronique : « Highlands » est un périple, un voyage, à la confluence entre l’art de la peinture et celui de l’écriture. Jérôme Magnier-Moreno est, en effet, écrivain et sous le pseudonyme artistique de Rorcha, un artiste peintre. Les deux sont intimement imbriqués durant cette aventure en Ecosse, dans l’extrême nord de ce dernier, au pays des Highlands. La préface de Grégoire Bouillier éclaire magnifiquement cette double approche qui rend ce livre si attachant, à mi chemin, entre le carnet de voyage et le roman. C’est à la suite d’une dispute conjugale survenu en 2013, que le narrateur choisit de partir pour une semaine en Ecosse afin de rejoindre les Highlands en train. Nous sommes fin mai 2013. Les Highlands vont faire remonter à la surface les souvenirs de l’enfance. Une pièce d’eau sans nom des Highlands, en particulier, où l’auteur pêchait la truite avec son père. Mais aussi une balade dans les Highlands avec sa mère trop tôt disparue d’un cancer. Il y a un besoin cathartique d’éliminer les mauvaises ondes afin de se replonger dans ce qui le relie à cette terre des Highlands. Un paysage sauvage, minéral, âpre mais si beau qu’il en est presque irréel par moment. Le talent d’écriture est prégnant et nous immerge dans ces contrées sauvages. L’art n’est jamais loin avec le soin apporté par Rorcha d’étayer le texte de reproductions de peintures réalisées par lui-même. Elles sont magnifiques. La collection « Le sentiment géographique » chez Gallimard publie ici un texte fort. J’ai été touché par la relation entre l’auteur et sa mère. On ressent cette souffrance liée à la perte de l’être aimé. Ce voyage dans les Highlands est le fruit d’un besoin de tout lâcher, de tout quitter durant le temps du séjour. La solitude dans ces paysages, un moyen de se ressourcer, de renaître. Rien n’est simple. L’auteur se dévoile avec une forme de pudeur qui rend ce texte profondément sensible. J’ai particulièrement aimé la toile « Paysage baroque autour du lac » (p.89). C’est cette fusion de deux arts qui renforce la cohérence du projet d’écriture et artistique. Au final, on obtient un récit qui prend aux tripes, émouvant, le tout ponctué de toiles qui font résonner et amplifient le texte tout en mouvement de Jérôme Magnier-Moreno. Je recommande cette lecture d’une profonde richesse.

Mon avis :

Note : 5 sur 5.