074483.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire : En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.

« Somewhere » et « The Bling Ring » avait semé comme un doute. Et si le cinéma de Sofia Coppola était surestimé, trop engoncé dans des thématiques qui à force de se répéter confinaient à l’obsession ? Sofia Coppola c’est aussi « Virgin Suicides« , « Lost In Translation » et « Marie Antoinette« , trois films qui ont marqués de façon indéniable le cinéma des années 2000 (oui je sais Virgin Suicides est de 1999 mais vous me pardonnerez cet écart). « Les Proies« , son nouveau film se devait d’être à la hauteur de son aura qui a pâli auprès des critiques ces dernières années. C’est un remake du film du même nom avec Clint Eastwood dans le rôle principal. Pour succéder à cet immense acteur, le choix de Colin Farrell semblait audacieux. Capable du meilleur (« Le nouveau monde » de Terrence Malick) comme du pire (« Alexandre le Grand » d’Oliver Stone), on pouvait légitimement se poser des questions. Premier élément de réponse sur ce film, le casting féminin est son atout majeur. Nicole Kidman et surtout Kirsten Dunst sont formidables. Kirsten Dunst, l’héroïne de Sofia Coppola par excellence est toujours aussi marquante. Une Sofia Coppola qui renoue avec ce questionnement désormais habituel chez elle, des affres de l’adolescence, des tourments entre la règle, l’éducation, les normes et les aspirations profondes des jeunes filles, des femmes. Colin Farrell sauve les meubles et je l’ai trouvé plus à l’aise dans la seconde partie du récit qui le voit laisser exploser sa colère. Car « Les Proies », c’est avant tout le récit d’une mise à mort où le taureau est l’homme. La première partie du film est aussi empesée que la seconde est fluide. La dernière demi heure nous permet de retrouver la Sofia Coppola que l’on aime avec ses plans, ses images toujours aussi travaillés. La fin est particulièrement acide. L’idée d’un homme pris dans les filets de mantes religieuses est à mon sens une bonne image de ce qui nous est montré ici. Ne nous leurrons pas, Sofia Coppola avec « les Proies » n’atteint pas le niveau d’excellence de ses trois premiers films. Mais c’est un retour en forme avec une œuvre bien meilleure que ces deux derniers films. Sauvé par un casting féminin au diapason d’une dernière demi heure où elle renoue avec ce que l’on a aimé dans son cinéma, « Les proies » voit Sofia Coppola continuer à creuser le même sillon avec davantage de réussite cette fois. A découvrir.

Ma note:♥♥♥♥1/2 /5.

The BeguiledThe BeguiledThe Beguiled

446691.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxL’Histoire : Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu.

« Baby Driver » fait partie de ces films précédés d’une aura de coolitude absolue. Le tout étant à présent de savoir si les critiques élogieuses, lues ici et là, sur ce film sont justifiés, où si l’enthousiasme quasi général (exception faite de Télérama et des Inrocks) cache un criant manque de fond. Car oui, sur la forme « Baby Driver » est un concentré d’énergie emmené par une bande son omniprésente et plutôt réussie, il faut bien le reconnaître. Edgar Wright, le réalisateur de « Baby Driver » signe une œuvre au rythme effréné, au risque de délaisser le fond pour la forme pure. Pêché de vanité ou réel manque de culture cinématographique ? Entre les deux mon cœur balance. A trop privilégier la forme, on en arrive à un film bancal, certes plutôt bien servi par ces acteurs, Ansel Elgort et Lily James en tête, mais manquant cruellement d’une griffe, d’un geste de cinéma. On retrouve dans « Baby Driver » une multitude de références mais on est davantage dans le copier/coller trop scolaire pour réellement épouser nos envies de voir ce long métrage nous porter au delà de ce qui a déjà été fait et entendu. Loin de ces aînés, on peine à trouver de l’intérêt pour une histoire et des séquences déjà vu en mieux dans d’autres œuvres. Ne soyons pas trop sévère. « Baby Driver » a ses bons moments mais il y a un goût de trop peu et un affreux sentiment de déjà vu. Le cinéma US est-il à ce point malade qu’il ressente sans cesse le besoin de phagocyter et reproduire à l’infini des recettes ? Le constat, pour ma part, est un oui franc et massif. Il y a tous les ingrédients calibrés pour faire de ce film un divertissement cool. Malheureusement, à trop vouloir singer sans rien apporter en terme de proposition de cinéma, on reste sur notre faim.

Ma note:♥♥♥     /5.

002983.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx400697.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx550203.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx