41fg7hrivlL’Histoire : Art Keller, le « seigneur de la frontière », est en guerre contre les narcotrafiquants qui gangrènent le Mexique. Adán et Raúl Barrera, les « seigneurs des cieux », règnent sans partage sur les sicarios, des tueurs armés recrutés dans les quartiers les plus démunis. Contre une poignée de dollars et un shoot d’héroïne, ils assassinent policiers, députés et archevêques. La guerre est sans pitié.

Comment parler, écrire sur une telle somme, sur un tel livre. Difficile. On ne peut que tenter d’élaborer une sorte d’ébauche, d’esquisse du génie de Don Winslow qui en un roman « La Griffe du Chien »  (publié en 2005 aux États-Unis puis traduit en français en 2007) a su mettre en interaction des éléments d’une réalité complexe et versatile, tout en nous les rendant parfaitement intelligible et surtout passionnant à lire. A mon sens, nous sommes ici en face du Polar ultime, un pur fantasme de thriller et dans un même élan une vision de l’Amérique, des Amériques qui fait froid dans le dos tant elle est proche de la vérité sur les conflits provoqués par le trafic de drogue et son hypothétique endiguement. On assiste a une profonde et salutaire relecture des sois disant bienfaits qui sous tendent officiellement la guerre menée contre les narcotrafiquants et les Etats qui les soutiennent plus ou moins directement. La violence des scènes retranscrites ici, la crudité du langage employé, la démesure de tous ces déséquilibrés qui sèment la mort comme d’autres distribuent des hosties, le cynisme, le mensonge établi comme règle de vie ou plutôt de survie, tous ces univers si disparates, qui n’ont en commun qu’un amour, une adulation du Dieu Dollar, ce moloch se nourrissant du sang des victimes innombrables de ses turpitudes. Les êtres mauvais, ceux qui par peur frisottent entre les deux eaux du Styx et enfin ceux, peu nombreux et suffisamment fou pour avoir choisi le camp des bienheureux. Car oui martyrs ils seront et rien en ce bas-monde n’est fait pour les éloigner de ce sacrifice qui n’a de sens qu’à leurs yeux. Leurs veuves et leurs enfants auront tout le temps de méditer sur le sort qui attend les tenants d’un camp et d’un autre dans une époque et sur des terres où Dieu n’a plus mis les pieds depuis que les premiers conquistadors ont échoué là quelques cinq siècles plus tôt. Le vertige qui nous prend à la gorge et ne nous lâche plus, pour mieux nous faire comprendre que cette guerre n’a de toute façon aucune issue, dans un sens comme dans l’autre. Je termine ce texte en reprenant les mots de James Ellroy qui qualifie « La griffe du Chien » ainsi : « Le plus grand roman sur la drogue jamais écrit. Une vision grandiose de l’Enfer et de toutes les folies qui le bordent. »  Un Polar culte.
Ma note:♥♥♥♥♥/5.

41irzxax2vl-_sx314_bo1204203200_L’Histoire : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
Impossible de passer outre le phénomène Paula Hawkins et son fameux roman « La fille du train » vendu à des millions d’exemplaires dans le monde. Son succès a forcément attiré les décideurs du cinéma puisque « La fille du train » a eu droit à une adaptation cinéma, que je n’ai pas encore pu voir, avec Emily Blunt en tête d’affiche. Je vais m’attacher ici à vous donner mon sentiment sur le livre. L’intrigue de ce dernier suscite des questions. L’auteure est suffisamment maline pour nous construire un écheveau d’hypothèses quant à un événement donné. Le style n’est pas transcendant mais l’histoire a ce potentiel qui m’ont fait dire au deux tiers de sa lecture que si la fin est à la hauteur, nous aurons affaire là à un grand livre. Mais las, c’est bien tout le problème de « La fille du train » qui débute bien mais qui finit « rien » si j’ose dire tant la conclusion n’est à mon sens pas à la hauteur. Quand on bâtit un récit soulevant autant d’interrogations, il faut faire attention à surprendre le lecteur ou au pire lui donner des éléments suffisamment solides pour étayer la thèse finale de l’auteur(e) quant à cette histoire. Je pense par exemple à « Shutter Island » de Dennis Lehane mais surtout au « Sukkwan Island » de David Vann qui sont de ce point de vue irréprochables. Le sentiment pour le Paula Hawkins c’est que la fin est bâclée et nous de nous dire ce fameux « Tout ça pour ça.. » bien gênant à l’heure de refermer l’ouvrage. C’est dommage parce que l’histoire en elle même est intéressante et elle avait un fort potentiel hélas gâché par les grosses ficelles employées pour conclure ce récit. Dommage. Ma note:♥♥♥      /5. 

Meilleurs vœux pour cette année 2017 à toutes et à tous ! Bises. 😉

Un petit clin d’œil avec ces photo de ma Malzenn en balade !

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