Je remercie très chaleureusement les éditions Albin Michel et leur formidable collection Terres d’Amérique pour ce service presse.

Ma chronique : Louise Erdrich creuse, roman après roman, un sillon qui lui est propre : la condamnation des injustices subies par la communauté amérindienne hier et aujourd’hui encore. « La sentence » son nouveau roman paru chez Albin Michel, dans la très belle collection Terres d’Amérique, s’inscrit dans un espace temporel contemporain du meurtre de George Floyd suite à des violences policières. Le racisme systémique sévissant aux Etats-Unis est le prisme choisit pour entamer l’angle d’approche de « La sentence. » Condamner, dénoncer, se révolter, les années passent mais l’âme frondeuse de l’autrice est toujours belle et bien là. A cette thématique s’ajoute un questionnement tout aussi intéressant : et si les romans pouvaient, seuls, nous aider à affronter, à mieux saisir, à se confronter aux injustices de ce monde ? La librairie comme espace de débat et outil politique d’appréhension, de compréhension du monde ? Le roman comme objet de révolte et d’indignation, espace de témoignage à nul autre pareil. Le personnage de Tookie, une quadragénaire amérindienne employée dans une petite librairie de Minneapolis est le parfait exemple des êtres peuplant les romans de Louise Erdrich. Tookie a une vie difficile alors quand en plus, elle devient sujette à entendre et voir une fidèle cliente décédée la coupe est pleine. Les racines amérindiennes renvoient à une culture qui a ses propres modes de pensées avec notamment cette place offerte au surnaturel, aux signes de l’au delà, au poids des ancêtres. Le personnage de Tookie est attachant justement pour ses errances et ses nombreux aller et retour dans des questionnements personnels ou plus politiques. Le contexte du roman est intéressant, la trame narrative et le style d’écriture finissent de nous convaincre d’être en présence d’un très bon cru signé Louise Erdrich. Ce n’est pas son meilleur roman, mais si vous aimez cette autrice, vous allez vous régaler.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.