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L’Histoire : Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer. Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.

« Sous prétexte de tirer le portrait d’un objecteur de conscience héroïque pendant la Deuxième Guerre mondiale, le réalisateur signe un film abject et complaisant.. » extrait de la critique dans le journal La Croix du tout nouveau film de Mel Gibson « Tu ne tueras point. » Je pourrais multiplier les exemples à l’infini « Tu ne tueras point relève presque du cas psychiatrique et fait basculer le cinéma de Gibson dans l’ère du « catho-porn », cet Hollywood parallèle destiné à remplir les multiplexes de l’Amérique bigote » dans les Inrocks.. Rarement un cinéaste n’aura suscité autant de controverses. Mel Gibson ne laisse pas indifférent. Depuis « La passion du Christ« , il continue de creuser son sillon contre vents et marées, critiques assassines et crachats. Ce lynchage médiatique Mel Gibson le doit aux quelques débordements de langage qui l’ont vu dépasser certaines fois la ligne rouge (antisémitisme) et à un parti pris artistique dans ses films qui ne manque pas de susciter la controverse. Ne remuons pas plus longtemps le couteau dans la plaie, j’aime les artistes, les réalisateurs qui sortent des sentiers battus du politiquement correct. A sa façon Mel Gibson est un rebelle, une tête brûlée qui a le courage et la passion d’amener le spectateur dans une odyssée, une expérience cinématographique, qui n’a que peu d’équivalent aujourd’hui. Ce n’est pas avec ce nouveau film que Mel va se réconcilier avec ses pourfendeurs, ses calomnieurs qui lui reprochent au fond une chose, le fait d’être chrétien et plus particulièrement catholique ainsi que son traitement de la violence dans « La Passion du Christ » qui en a laissé plus d’un pantois devant ce déchaînement de violence. « Tu ne tueras point » est dans la même lignée. Le titre reprend un des préceptes les plus connus de Dieu. Impossible de séparer le fond et la forme ici. Le message chrétien qui sous tend le long métrage est effectivement très présent et je comprends que des personnes qui ne sont pas croyantes puissent s’agacer de ce qu’ils peuvent considérer comme un prêchi prêcha moralisateur et digne des sermons les plus austères.. oui mais voilà Mel Gibson est un faiseur d’images de talent, un réalisateur qui a une vision, un style, une marque de fabrique qui ferait reconnaître son cinéma entre mille. Alors oui le film est très violent, pas la première heure de facture très classique mais la deuxième heure avec le récit de la bataille d’Okinawa et du courage montré au front par ce soldat qui refusera de tuer et sauvera maint blessés au prix de son seul courage et d’une ferveur, d’une foi qui l’ont aidé à affronter l’horreur apocalyptique de ces combats. Rien ne nous est épargné des blessures des soldats, des corps morts déchiquetés, des rats, des vers grouillants, du sang bien sûr.. On ne peut s’empêcher de trouver ce Mel Gibson sacrément gonflé. Il nous fait une proposition de cinéma qui peut déranger je le conçois mais qui moi m’a une nouvelle fois conquis. Le héros du film, Andrew Garfield interprète magnifiquement cet exemple de sacrifice, de don de soi. Oui la guerre n’est pas belle à voir, il suffit de se plonger dans les récits et les photos de guerre pour le constater. Un film fou, totalement habité par les psychoses, les obsessions de son auteur. « Tu ne tueras point » souffre bien sûr de quelques défauts : la première partie du film sent le déjà vu mais le souffle, l’esthétique de ce dernier emporte mes derniers doutes. « Tu ne tueras point » est un excellent film aux images marquantes qui ne peut laisser indifférent et rien que pour cela je lui mets la note maximale (avec un peu de mauvaise foi je le concède..). Je vous recommande l’expérience en salle.

Ma note:♥♥♥♥♥/5.  

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