L’Histoire :
Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa sœur aînée, Lucy, et de son beau-frère avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition. Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu

Mention spéciale tout d’abord aux deux cinémas de ma chère ville de Lorient incapable de diffuser ce qui constituait à coup sûr La sortie cinéma de cette semaine. Elles ont fais preuve une nouvelle fois de leur incompétence. Passons sur cela pour mieux entrer dans le vif du sujet. « Martha Marcy May Marlene » est le premier film de Sean Durkin et il incarne la quintessence de ce que le cinéma indépendant américain peut encore produire de meilleur de nos jours. D’une intelligence rare, interprété avec une grande justesse par la jeune Elisabeth Olsen, ce film nous distille l’angoisse grâce à une savante maîtrise du montage cinématographique. L’écheveau délicat des souvenirs et des moments présents vécues par le personnage de Marcy May provoque chez le spectateur une peur qui va croissante. Drame psychologique ou thriller psychique à la photo particulièrement réussie (on songe à certains moments à la Sofia Coppola des débuts), ce film ne craint pas de nous déranger en nous dévoilant peu à peu les arcanes d’une secte cachée derrière l’apparence d’une honnête exploitation agricole. Au final, l’on obtient là un objet troublant qui hante pendant longtemps le spectateur. L’affiche est sublime elle aussi alors si vous avez la chance de voir vos cinémas préférés le diffuser, courrez y car à mon humble avis vous ne serez pas déçu.

Ma Note :5/5.

La Bande Annonce c’est ici :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19299408&cfilm=185291.html

L’Histoire : De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, « Cheval de guerre » raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver. Joey, animal hors du commun, va changer la vie de tous ceux dont il croisera la route : soldats de la cavalerie britannique, combattants allemands, et même un fermier français et sa petite-fille

Long, très long, près de 2h30 d’un spectacle qui ravira à coup sûr les spectateurs les plus indulgents car du plaisir moi je n’en ai pas pris une miette. J’ai peine à croire que Steven Spielberg soit l’auteur de cette œuvre d’une confondante naïveté qui n’hésite pas à nous faire feu de tous les artifices possibles et imaginables de l’artillerie Dreamworks en mode lacrymal. Passons sur la première heure d’un ennui mortel qui voit s’affronter le méchant propriétaire terrien et le gentil tenancier de ferme, passons sur ces décors tout droit sorti de la comté du Seigneur des Anneaux, tout y est si beau, si lisse, même les costumes sentent la naphtalines et nos gentils acteurs ont tous des airs plus benêts les uns que les autres (mention spéciale à ce titre au jeune garçon jouant l’éleveur de Joey le cheval). Survient la guerre de 14-18 qui occupera la dernière heure et demi de « Cheval de Guerre ». Là encore, le bas blesse, la séquence avec le paysan et sa petite fille française est juste risible, les Allemands parlent anglais (oups) avec un accent qui se veut germanique (imaginer le gag), s’ensuit des assauts et contre assauts filmé avec efficacité (oui Spielberg ne peut pas avoir tout perdu de son talent sur ce film) avec même et c’est suffisamment rare pour le noter une séquence qui pour le coup rempli son devoir cinéphilique : celle où le cheval est prisonnier des barbelés et où un anglais et un allemand se propose de le sauver. Cette séquence n’est pas sans nous rappeler un certain « Joyeux noël », elle est émouvante et c’est je dois le dire le seul moment de grâce de ce film lénifiant en tout point. Le cheval est magnifique certes mais au final ce nouveau Spielberg manque cruellement de rythme, de souffle, un comble pour un cinéaste comme lui. Pantouflard et soporifique ce film l’est, à oublier.

Ma note : 2/5.

DVD/Blu-Ray

L’histoire : Parce qu’il achète la maquette d’un bateau appelé la Licorne, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d’un fabuleux secret…

L’histoire du « Secret de la Licorne » tout le monde ou presque la connaît car qui n’a pas plongé ses yeux écarquillés d’enfant dans les bandes dessinées d’Hergé. On pouvait légitimement se poser la question de la pertinence du choix de mettre en image un tel monument, au fond l’inquiétude était de savoir si le jeu en valait la chandelle. Dès les premières minutes les doutes sont levés et l’on se retrouve avec un plaisir non feint à suivre les pérégrinations de notre cher Tintin et de son fidèle Milou, l’incapacité rédhibitoire des Dupont et Dupont et l’ivrognerie bon enfant de ce cher capitaine Haddock. Décidément Steven Spielberg est bel et bien un magicien tant le rythme de ce Tintin est soutenu, on s’amuse vraiment devant les péripéties que doivent affronter nos héros, on peut revenir aussi quelques instants sur le choix judicieux de faire de ce dernier un film d’animation. Les décors sont splendides, les apports au scénario original de la BD sont nombreux mais ils ne gâchent en rien notre plaisir bien au contraire. Spielberg renoue avec ce qui a fait sa légende, le film d’aventure à la Indiana Jones, mené tambour battant, avec une petite dose d’humour donnant une profonde tendresse au personnage d’Haddock qui est ici bien plus qu’un simple faire valoir de Tintin. A acheter les yeux fermés.

Ma note :5/5.

Le retour de Norah Jones se précise encore un peu plus avec cette fois-ci le dévoilement de la pochette du LP et de la tracklist de « Little Broken Hearts » qui sortira, c’est aujourd’hui officiel, le 1er Mai prochain.

1. Good Morning
2. Say Goodbye
3. Little Broken Hearts
4. She’s 22
5. Take It Back
6. After The Fall
7. 4 Broken Hearts
8. Travelin’ On
9. Out On The Road
10. Happy Pills
11. Miriam
12. All A Dream

Pour écouter le premier titre extrait « Happy Pills » rendez vous ici :

http://www.dailymotion.com/video/xp5cdm_norah-jones-happy-pills-new-song-2012_music

L’histoire : Guillaume, issu d’un modeste lignage, est né au milieu du XIIème siècle. Champion de tournois jusqu’à quarante ans, il a servi fidèlement les Plantagenêts : Henri II, son fils aîné Henri le Jeune et les cadets Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre. En récompense, on lui a donné pour femme l’un des plus beaux partis d’Angleterre. Il a combattu Philippe Auguste et c’est à soixante-treize ans, comme Régent d’Angleterre du jeune Henri III, qu’il a remporté contre le futur Louis VIII la bataille de Lincoln en 1217, qui obligea les Français à conclure la paix et à évacuer l’Angleterre. Apprenant la mort de Guillaume dans la tradition des Croisés, Philippe Auguste et ses barons le proclamèrent  » le meilleur des chevaliers « .

Lire Georges Duby c’est allier l’érudition et un plaisir de lecture jamais démenti. L’historien se sert ici de la biographie de Guillaume Le Maréchal pour mieux nous immerger dans les profondeurs du système féodal avec pour toile de fond la chevalerie, ces usages, ces droits et ces devoirs, l’art des tournois, les stratégies matrimoniales et lignagères, le jeu des liens de dépendance de seigneur à vassal, etc.. L’ascension prodigieuse de ce héros chevaleresque qu’était Guillaume le Maréchal nous permet de découvrir, à travers l’exemple de cet homme dernier vestige d’une chevalerie du XIIème siècle qui n’était déjà plus dans le premier quart du XIIIème siècle, une foule de détails sur ce monde médiéval. Le livre se lit comme un formidable roman des chevaliers de la table ronde, on y entend résonner au loin le fracas des armes, le cliquetis des armures, le bruit d’une cavalcade, la clameur des badauds assistant aux tournois réunissant parfois plusieurs milliers de personnes. Passionnant.

Ma note :5/5.

L’Histoire : Il passait par là, elle l’avait embrassé sans réfléchir. Maintenant, elle se demande si elle a bien fait. C’est l’histoire d’une femme qui va être surprise par un homme. Réellement surprise.

C’est à la sortie de son adaptation cinématographique que je dois la lecture de ce court roman. David Foenkinos, je ne vous le cache pas, n’a à priori pas grand-chose pour me faire pousser un grand cri quand au chef d’œuvre sois disant annoncé par les dix prix obtenus pour ce dernier. Commençons par les choses qui fâchent, un style loin d’être transcendant, des personnages secondaires inexistants car pas suffisamment approfondi, des mignardises racoleuses comme ces faux moments sensés être drôle où l’auteur nous donne là la recette du rizotto ou bien encore une phrase piochée dans l’actualité, bien souvent l’effet fait tâche et tombe de lui-même à l’eau. Foenkinos est agaçant parce qu’il a, il le prouve à maintes reprises, du talent pour trousser des situations touchantes sur l’amour, dresser ces petits constats et nous rappeler justement combien cette délicatesse manque à notre époque faite pour le consumérisme amoureux, je prends, je jette.. Il y avait du potentiel avec cette histoire toute simple qui forme parfois les grands romans et je me surprends à rêver d’un même thème abordé par un Christian Bobin entre autres auteurs. Parce que voilà, le fond du problème réside finalement dans ce faux détachement d’un auteur plus habitué aux chroniques dans psychologies magazines qu’à une véritable et profonde introspection lui permettant de nous faire ressentir davantage les tourments de ses personnages. Alors certes, cela se lit sans déplaisir, c’est même prenant (je l’ai lu en quelques petites heures à peine), mais de là à lui distribuer prix et récompenses il y a un fossé abyssal que je me garderais bien de franchir. Terminons sur une bonne note tout de même, cette pudeur quand à l’utilisation de termes sexuels à toutes les pages m’a personnellement fait beaucoup de bien car je n’en peux plus de cette vague de romans parlant de l’amour et du sexe d’une façon graveleuse et disons le tout net, foncièrement dégradante pour ce qui se doit concevoir comme l’aboutissement sublimé d’un amour, d’une passion (c’est mon côté romantique qui parle). J’ai aimé chez Foenkinos cette tendresse qui émane de la relation entre Markus et Nathalie. Tendresse, pudeur, délicatesse, voilà sans doute au fond la recette miracle de ce court roman qui eût pu être grand.

Ma note :4,5/5.