Deux ans après la sortie du très réussi « West Ryder Pauper Lunatic Asylum », Kasabian revient sur le devant de la scène avec un LP intitulé « Vélociraptor » dont les 11 titres ont été entièrement écrits, composés  et produits par Sergio Pizzorno le guitariste. Kasabian pour moi est le seul remplaçant de taille capable de devenir Oasis2.0 (en Angleterre tout du moins). Tom Meighan le chanteur a cette morgue, ce côté lads d’un Liam Gallagher. Comme à chaque fois, Kasabian nous gratifie d’un LP sans fioriture, carré et direct dont le single « Days or forgotten » en est le parfait exemple. Parmi les réussites ont notera « La fée verte », l’orientalisante « Acid Turkish bath » ou encore le meilleur titre du LP selon moi, l’excellente « Switchblade Smiles ». Bien sûr il existe également quelques essoufflements sur ce disque mais dans l’ensemble nous avons droit à un disque de rock jouissif malgré ces quelques errements qui n’entache en rien ce « Vélociraptor ». Ma note :3,5/5.

S’il y a bien un homme que je trouve touchant car profondément sincère dans sa démarche artistique sans concession c’est bien Christophe Miossec. Le Brestois nous reviens avec ses « Chansons ordinaires », des textes toujours aussi travaillés accompagné d’un son résolument rock sur l’essentiel des titres. L’ensemble est court : 35mn au bas mot et bien entendu certains titres ressortent davantage du lot, ainsi celui choisi pour faire la promotion de l’album « un homme couvert de femmes » est très chouette tout comme « chanson pour les amis » et ma préférée « Chanson qui laisse des traces ». Dans l’ensemble ce disque recèle suffisamment de bons et beaux moments pour emporter mon adhésion. Une jolie réussite.

 Ma note :3,5/5.

Ian Kershaw est un historien spécialiste du nazisme, auteur de livres qui font aujourd’hui office de référence dans ce domaine de recherche. Cette biographie d’Hitler est une synthèse (de 1200p. tout de même) d’un travail sur le chef du IIIème Reich de près de 2600p. sorti en deux tomes il y a quelques années de cela. Sa lecture y est à la fois passionnante et éprouvante tant notre sang se glace à l’idée que de telles horreurs aient pu être commises au nom d’un seul homme et de sa doctrine folle : le national socialisme. Si je n’ai pas vraiment appris grand-chose de neuf sur les années s’échelonnant de 1933 à 1945, il en va tout autrement de la lente maturation d’un tel projet politique dans la tête de cet esprit « désaxé » (selon les propres mots de Ian Kershaw). La genèse de son antisémitisme viscérale et pathologique est des plus intéressante à découvrir. Ma note :5/5.

La Gestapo, le SD, etc. ces noms résonnent et provoquent aujourd’hui encore l’effroi tant cette institution, instrument meurtrier des nazis, machine implacable aux arcanes d’une complexité peu commune, fût partie prenante de tous les crimes imputés au Troisième Reich. Jacques Delarue a édité  ce livre sur l’histoire de la Gestapo en 1963. Véritable plongée dans l’horreur de bourreaux ordinaires, fonctionnaires d’un système où l’inhumanité était érigée en règle de conduite. On en ressort touché par l’effroi, l’on songe au NKVD soviétique avec cette méticulosité, cette rigueur toute germanique. Himmler, Heydrich, Kaltenbrunner, autant d’hommes  qui  ont servis cet instrument de terreur visant à éradiquer toutes formes d’opposition supposée ou réelle.  Malgré son ancienneté cet ouvrage est des plus intéressant, c’est une première entrée en matière pour ceux qui souhaitent creuser cette question. Il existe peu d’ouvrages en français sur ce thème ce qui explique les nombreuses rééditions dont cet ouvrage fût l’objet. Bien sûr la recherche historique a depuis progressée rendant certains propos de l’auteur obsolètes, on pourra noter aussi quelques imprécisions ici et là. Néanmoins, ce livre se lit très bien, à découvrir donc pour les amateurs d’histoire sur cette période. Ma note :3,5/5.