Ma chronique :

Friedrich Wilhelm Murnau révolutionnait le cinéma d’horreur avec son « Nosferatu » réalisé en 1922. C’est l’un des grands chefs-d’œuvre du cinéma expressionniste allemand. Il s’inspirait d’un épisode du voyage du Demeter du comte « Dracula » de Bram Stoker. Max Schreck allait marquer de son empreinte le jeu des acteurs avec son interprétation terrifiante de Nosferatu. Un siècle plus tard, le réalisateur Robert Eggers décidait d’adapter la fable gothique pour une nouvelle version de « Nosferatu ». Au casting, Lily-Rose Depp dans le rôle d’Ellen, Nicholas Hoult dans celui de Thomas, Bill Skarsgard en comte Orlok, le Nosferatu et Willem Dafoe qui interprète le professeur. Il faut savoir que Nosferatu est une licence différente de Dracula, les ayants droits de Bram Stoker refusant que l’on utilise les mêmes noms et lieux que pour le célèbre roman. Nosferatu ou le comte Orlok vit dans les Carpates. Pour le reste, on retrouve les mêmes éléments du récit de Stoker sauf qu’ils sont quelque peu modifiés du coup. Nous sommes au XIXᵉ siècle, le comte Orlok s’est épris d’une jeune femme, Ellen. Son mari Thomas est envoyé dans le château de Nosferatu pour signer les papiers d’acquisition par celui-ci d’une propriété aussi immense que délabrée au cœur de la ville fictive de Wisborg. Mais très vite, Thomas découvre la nature maléfique du comte. Celui-ci rejoint Wisborg en bateau, un port allemand en 1838. Son corps décomposé demeure dans les soutes du navire où il fait un carnage parmi les membres d’équipage. Thomas réussit à s’échapper du château et souhaite rejoindre au plus vite son épouse qu’il sait menacer. L’arrivée du comte Orlok à Wisborg provoque une épidémie, ce dernier étant accompagné de milliers de rats qui ont tôt fait de transmettre des maladies dans la cité. Ellen est aux prises avec des visions et des crises de somnambulisme. Orlok va tout faire pour la posséder. Voilà pour le synopsis.

C’est un film à l’esthétique gothique très soignée, avec l’omniprésence du gris, du noir, des plans sombres, granuleux. J’ai aimé l’interprétation des acteurs/actrices. Le comte Orlok est terrifiant à souhait, Lily-Rose Depp campe une Ellen mystérieuse et possédée. Je ne l’appréciais pas beaucoup, mais force est de constater que dans « Nosferatu » elle joue bien. Wisborg est sale et glauque. La mort y est omniprésente. La première heure du long métrage est une réussite. Le voyage jusqu’au château du comte puis le séjour de Thomas là-bas nous offre de beaux moments de frisson. Les décors sont une réussite également. Néanmoins, je dois reconnaître que par la suite, la machine scénaristique s’enrhume quelque peu. Les crises de somnambulisme d’Ellen sont un peu lassantes. La fin du film m’a déçu, je l’ai trouvé bâclée. C’est dommage, car « Nosferatu » reste, malgré tout, un bon film. Malgré toutes ces qualités, « Nosferatu » souffre de la comparaison avec le « Dracula » de Francis Ford Coppola qui est très clairement un cran au-dessus. Gary Oldman y campait un Dracula bien plus intéressant que Nosferatu. Ce dernier demeure une bête primitive sans une psychologie très élaborée. Chez Coppola, Dracula est bien plus ambiguë, malaisant. Au final, on obtient un film « Nosferatu » plutôt intéressant, bien joué, gothique à souhait, mais qui souffre de la comparaison avec ces illustres prédécesseurs.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.