Je remercie chaleureusement les éditions Albin-Michel et sa collection Terres d’Amérique pour ce service de presse.

Ma chronique :

C’est toujours avec un réel plaisir que je retrouve la plume lumineuse de Louise Erdrich, une autrice que j’apprécie énormément. « Comme des pas dans la neige » regroupe deux textes écrits à près de vingt ans d’intervalle. Le premier s’intitule « Traces » tandis que le second s’appelle « Quatre âmes ». Deux textes pour une seule et même histoire. Le lien se crée tout naturellement, sans dissonance aucune et c’est tout le talent de Louise Erdrich, l’autrice qui a des racines amérindiennes et qui s’est faite la porte-parole des peuples amérindiens depuis ses débuts dans la littérature. L’histoire débute par un terrible hiver en 1912, sur une réserve indienne des Ojibwés. La famine et le froid font des ravages dans cette communauté déjà très pauvre. Les terres des Indiens sont hypothéquées ou vendues à des hommes blancs lorsqu’ils ne peuvent pas s’acquitter des taxes prélevées sur leurs terres. Les grandes forêts sont rasées et le bois vendu. La destruction des paysages d’antan est un crève-cœur pour les Ojibwés. Le gouvernement américain cherche à acculturer les Indiens. Leurs traditions, leurs modes de vie sont menacés. Fleur Pillager est une jeune femme très belle, charismatique, mais c’est surtout une Ojibwée qui vit très mal les vexations subit par son peuple. Elle n’aura alors plus qu’une seule idée en tête : venger son peuple. On suit son périple alors qu’elle se rendra jusqu’à Minneapolis. Les différents narrateurs qui se succèdent sont notamment Nanapush, un ancien de la tribu et Pauline, une jeune métisse portée par une foi chrétienne hystérique. On suit donc différents personnages, mais c’est Fleur qui est le personnage principal de ce roman polyphonique.

J’ai aimé ce style d’écriture poétique et lumineux, cette plongée dans les traditions et les modes de pensées amérindiens. Louise Erdrich nous décrit la misère et son poids écrasant dans ces réserves indiennes. On s’attache à Fleur, à Nanapush. Fleur est un personnage charismatique et elle est dotée d’un caractère bien trempé. Elle veut sa revanche sur ceux qui l’ont spolié de ses terres. Son destin nous offre une histoire émouvante, celle d’une femme forte et courageuse. Le fait que les deux textes soient écrits avec vingt ans d’intervalle ne se ressent pas du tout. Réunir ces deux textes pour n’en faire plus qu’un est une très belle idée. À l’image de son titre poétique, ce roman de Louise Erdrich est beau et magnifiquement écrit. Il n’est pas toujours évident à suivre, mais quel plaisir, à chaque fois, de retrouver cette plume délicate et sensible. Je recommande vraiment ce livre.

Date de publication : 30 octobre 2024 ; Éditeur : Albin Michel ; Nombre de pages : 448 p.

Mon avis :

Note : 4.5 sur 5.