Je remercie chaleureusement les éditions Albin-Michel et sa collection Terres d’Amérique pour ce service de presse.

Ma chronique :

Jonathan Escoffery fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs américains. Il a été finaliste du National Book Award et du Booker Prize. Dans son premier roman « Si je te survis » il nous parle du racisme, de la notion d’identité, de l’appartenance à deux cultures, de cette difficile quête afin de savoir qui l’on est véritablement. Nous sommes en Floride et Trelawny a toujours grandi aux États-Unis. Miami a accueilli ses parents qui ont dû quitter Kingston en Jamaïque. Dès l’enfance, on lui pose la question « T’es quoi au juste ? » Comment se définir lorsque l’on est trop noir pour être latino et pas assez pour être Jamaïcain ? Le racisme ici est systémique et presque institutionnalisé. Appartenir à une communauté est si important aux États-Unis, dont le modèle de société est fondé sur le communautarisme. L’identité raciale renvoie à tout un lot de préjugés et l’on ne peut y échapper. On trouve dans sa communauté qu’il n’a pas les codes jamaïcains dans son langage, ses vêtements, sa façon d’être. Mais pour les blancs ou les latinos, il n’est qu’un noir avec tous les aprioris que cela comportent à leurs yeux. Jonathan Escoffery, nous plonge dans cette famille, celle de Trelawny. Un frère divorcé et papa qui ne voit plus ses enfants, et qui rêve d’un avenir dans la musique. Mais sa carrière ne décolle pas. Trelawny lui est diplômé, mais il ne trouve que des boulots peu qualifiés et les salaires de misère qui vont avec. Il multiplie les plans foireux. Le père lui est totalement absent et ne fait rien pour aider ses deux fils. Miami n’est pas l’eldorado promis, encore moins quand on est d’origine jamaïcaine. Jonathan Escoffery dresse un constat implacable et sans concession sur les difficultés de l’assimilation, car tout vous renvoie toujours à vos origines ethniques. Sans doute l’auteur glisse-t-il dans son roman des éléments de son vécu parce qu’il est lui-même d’origine jamaïcaine et il a grandi en Floride.

J’ai trouvé que ce roman était intéressant parce qu’il aborde des thématiques qui sont on ne peut plus d’actualité malheureusement. Le modèle américain est malade et les récents événements électoraux, avec l’élection de Donald Trump, le prouve. Mon bémol réside dans un manque de souffle d’un ensemble trop inégal pour pleinement convaincre. Le style d’écriture ne m’a pas transcendé non plus. Reste que le constat de l’auteur est très juste et son regard sur la société américaine lucide. Je suis mitigé sur cette lecture. À vous de voir si vous souhaitez tenter l’expérience.

Mon avis :

Note : 3 sur 5.

Date de publication : 25 septembre 2024 ; Éditeur : Albin Michel ; Nombre de pages : 336 p.