Je remercie les éditions Seuil ainsi que Babelio pour ce service de presse.

Ma chronique :

On ne présente plus le prix Nobel de littérature J.M. Coetzee dont j’avais beaucoup aimé « Disgrâce » et « L’Homme ralenti. » Ici, il nous revient, en cette rentrée littéraire, avec « Le Polonais. » Un roman qui m’a laissé sur ma faim, je ne vous le cache pas. Je n’y ai pas retrouvé ce qui m’a fait aimer les romans de l’auteur. Place au synopsis avant de disséquer plus en profondeur les écueils que j’ai ressentis de façon très subjective, bien évidemment.


Witold est le prénom du Polonais, ce dernier est le nom donné tout au long de l’ouvrage à ce pianiste de soixante-douze ans, interprète renommé de Chopin. Lors d’un concert à Barcelone, il tombe amoureux de Beatriz. Elle a vingt ans de moins et vit dans un couple libre. Son mari la trompe ouvertement, d’un commun accord avec elle. La seule limite, ne pas avoir d’aventures avec des amies du couple. De son côté, Béatriz semble aigrie et dotée d’une forme de cynisme qui m’a agacé tout au long de cette lecture. Après quelques échanges épistolaires, elle décide d’inviter Witold dans sa maison à Majorque. Elle lui précise d’emblée qu’il ne doit rien espérer. C’est le récit de la rencontre entre ces deux êtres. Cela aurait pu donner une histoire sensible, mais las, on est face à un gouffre de froideur où l’on ne comprend pas bien ce qui attire Witold chez Béatriz. Cette dernière balade son vague à l’âme. Coetzee s’interroge sur l’amour et le moins que l’on puisse dire c’est que sa perception des sentiments est des plus cyniques. Le récit aurait pu être beau, mais je n’ai pas compris les ellipses sur cette histoire d’amour qui n’en est pas une. Pourquoi Beatriz invite Witold chez elle, alors qu’elle ne l’aime pas ? Pourquoi Witold s’attache-t-il subitement à cette femme ? C’est un peu comme si Coetzee sabordait son récit en l’asséchant au possible. On ne croit pas en cette histoire. C’est tout le problème. Le style d’écriture lui-même m’a semblé différent d’autres romans de l’auteur que j’avais aimé. J’ai eu le sentiment que l’auteur n’avait rien à dire, rien à raconter. Encore une fois, c’est très subjectif, mais c’est mon ressenti.

Au final, « Le Polonais » de J.M. Coetzee est une cruelle déception. Je n’ai pas du tout adhéré à sa perception de l’amour, à celle de la relation homme-femme. Aucune émotion ressentie face à ce roman qui manque cruellement de sentiments. C’est bien dommage.

Mon avis :

Note : 3 sur 5.

Date de publication : 13 septembre 2024 ; Éditeur : Seuil ; Nombre de pages : 160 p.