Synopsis : Paris, années 1920. Un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il découvre peu à peu la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre. Notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.

Je remercie Caroline du blog https://lemurmuredesameslivres.fr/ pour cette lecture.

Ma chronique : Gilles Marchand signe un roman puissamment évocateur d’un conflit, la Première guerre mondiale, qui plus d’un siècle après son terme, n’a de cesse de nous horrifier. De part l’ampleur des pertes humaines, des dégâts matériels, l’utilisation des armes les plus atroces (lance flamme, gaz de combat, mitrailleuse, bombardements massifs de l’artillerie, mines anti personnels, chars de combat, etc.), c’est toute une génération qui fût sacrifiée sur les champs de bataille en France. « Le Soldat désaccordé », ce titre est poétique et il est à l’image de ce roman. Au cœur de l’horreur, dans l’enfer des tranchées, de la boue, des cadavres en putréfaction dans le no man’s land, où chaque nuit, les cris et les pleurs des agonisants servaient de litanie à des soldats alcoolisés, pour tenir le coup. L’écriture de Gilles Marchand est délicate, simple et héritière de nombreux romans l’ayant précédés sur ce sujet. En creux à cette effroyable sacrifice et gâchis, une histoire d’amour. Elle n’est pas mièvre loin de là, elle est juste impossible. Un jeune homme français rencontre une jeune alsacienne. Ils s’aiment. L’alsace est alors allemande suite à la guerre de 1870. Ils vont être séparé par la guerre. Lui, lui écrit lettres sur lettres, des poésies, des mots d’amour même si aucune lettre ne parvient puisqu’il ne sait pas où elle est. Elle le recherche partout , jusque dans le no man’s land, cet espace entre les lignes allemandes et françaises. Elle est telle un fantôme ou une apparition mariale pour les soldats agonisants, blessés, qu’elle interroge sur son amoureux. Un poète et une jeune femme d’un courage incroyable, bravant la mort au cœur de la bataille. J’ai aimé la description des souffrances de ces hommes, cette histoire d’amour impossible, l’enquête de cet homme ayant perdu une main à la guerre, et qui va s’échiner à retrouver ces deux êtres. Le roman est court et il se dévore très rapidement. Concis mais néanmoins empli d’une profondeur qui en fait un fort joli roman. C’est le tout premier livre de Gilles Marchand que je lis, et j’ai été séduit par sa maîtrise du sujet et toute l’émotion, la sensibilité qui émane de ce roman. Il est impossible de lâcher cette histoire sans en connaître la fin. Un excellent page-turner pour cet été.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.