Ma chronique : Pour son second long métrage, Bradley Cooper s’intéresse au « Maestro » Léonard Bernstein qu’il interprète magistralement. Nous connaissons tous le chef d’orchestre génial, mais sans doute, sommes nous moins au fait de sa vie d’homme, sa vie intime. De son enfance nous ne saurons rien, Bradley Cooper s’immisce plutôt dans les fissures d’un couple d’artistes. La rencontre et la vie conjugale avec son épouse Felicia Montealegre, interprétée avec sa grâce et son talent coutumier par Carey Mulligan. On y découvre leur rencontre dans une première partie du film placée sous le signe du noir et blanc très granuleux avant de passer à la couleur dans la seconde heure du récit. La première demi-heure est très inventive avec une mise en scène laissant place à la fantaisie, comme pour mieux saisir la folie douce qui anime le musicien. Son désir inassouvi d’être aimé et d’aimer, son incapacité à se mouvoir dans une relation classique de couple uni et fidèle. Felicia le savait en l’épousant, elle devrait partager Léonard avec d’autres amants, des hommes en l’occurrence. L’homosexualité de Bernstein est vécue de façon naturelle et sa boulimie d’ordre sexuelle est pleinement exprimée dans le film. Léonard fume des cigarettes sans discontinuer, boit quantité d’alcool et consomme même de la cocaïne lors de fêtes orgiaques. C’est ce qui précipite le point de rupture du couple qui finit par lâcher. Les infidélités ont pesé lourdement, surtout lorsque Léonard ramène des amants avec qui l’histoire semble plus solide que d’autres, à la maison. Leurs enfants ne doivent rien savoir mais les bruits courent. Léonard vit en homme libre. Bradley Cooper n’aborde pas la question de sa judaïté. Cela fait partie des ellipses de ce récit. Ce n’est donc pas un biopic classique mais une focale sur la vie familiale, amoureuse et artistique de Bernstein. Car oui, Bradley Cooper, nous gratifie de séquences très belles où l’on voit le maestro à l’œuvre sur scène. La musique fût sa vie, celle à qui il fût fidèle jusqu’au bout. La reconstitution est minutieuse, le travail des maquilleurs/prothésistes impressionnant. C’est une véritable proposition de cinéma à laquelle nous assistons. Un film de facture plutôt classique qui aurait sans doute gagné à poursuivre dans la veine de sa première heure. Le long métrage se perd un peu avec le récit en couleur. La machine tourne davantage à vide. C’est un peu la limite de « Maestro. » Excellent dans ces scènes plus intimistes ou les séquences où il est habité par sa raison de vivre : la musique. Mais plus maladroit dans sa façon de décrire les affres des passions multiples du chef d’orchestre pour de jeunes musiciens. Je recommande, tout de même, ce film « Maestro » sorti sur Netflix, pour son duo d’acteur/actrice au diapason.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.