Je remercie chaleureusement les éditions Robert Laffont et sa collection La bête noire, ainsi que Babelio pour ce service presse.

Ma chronique : Laurent Guillaume signe un polar historique méticuleux dans sa reconstitution d’une page sombre de l’histoire de la Guerre froide. La Guerre d’Indochine vit s’affronter l’armée française, aidée de supplétifs des peuples des montagnes extrêmement courageux face aux Vietminh communistes, se battant pour libérer le Vietnam du joug colonialiste. Ils souhaitaient bien évidemment instaurer un régime communiste. Dans ce chaos ambiant, en septembre 1953, un journaliste très célèbre trouve la mort en sautant sur une mine. Il s’appelait Robert Kovacs. Il travaillait pour la rédaction du célèbre « Life magazine ». Les conditions de sa mort vont interpeller une toute jeune journaliste au doux prénom d’Élisabeth Cole. Elle est photographe et elle va devenir correspondante de guerre. Ce récit s’appuie sur ce personnage fort, une femme d’action, sans peur, opiniâtre, courageuse et pleine de surprises. Elle est profondément attachante. Autour d’elle nous retrouvons une brochette de personnages hauts en couleurs. Le récit s’appuie sur une trame historique qui a véritablement existé. Je ne dévoilerai rien ici, mais Elisabeth va se rendre dans les maquis de la contre insurrection, dirigés par des officiers français, membres des commandos et des services secrets. Sur les hauts plateaux du Laos, loin de Hanoï et Saïgon, on finance cette guerre par des moyens peu orthodoxes, quitte à faire fi de toute morale. Ce dernier mot n’est pas de mise ici. J’ai aimé les différentes histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres. On s’attache à certains personnages. Elisabeth ne va pas se laisser intimider. C’est le moins que l’on puisse dire. C’est sombre, émouvant avec une pointe d’ironie et d’humour parfois. L’ensemble se lit très bien. C’est une saga qui va être adaptée par le producteur du Bureau des légendes sur Canal plus. Je n’en suis pas surpris. Laurent Guillaume a une écriture très cinématographique. On a de pures séquences d’action, avec l’adrénaline qui monte et le cœur qui s’emballe. On a aussi une place pour les sentiments, l’amour. « Les Dames de Guerre Saïgon« , s’appuie sur une documentation solide, on apprend énormément de choses sur cette guerre d’Indochine, oublié aujourd’hui. Nous sommes en 1953 et 1954, sur fond de Dien Bien Phu, la défaite qui scella le sort de l’Empire français en Indochine. C’est une saga avec beaucoup d’atouts et un vrai plaisir de lecture. Laurent Guillaume confirme son potentiel. Il a un talent certain pour les polars historiques. Violent et douloureux, il sait aussi ménager son lecteur avec quelques moments de légèreté bienvenue. On s’attache aux différents personnages et surtout à l’intrépide et courageuse Elisabeth Cole. Les polars ayant la guerre d’Indochine comme toile de fond ne sont pas si nombreux. Pour tous ces éléments, je vous recommande la lecture de « Les dames de guerre, Saïgon » de Laurent Guillaume dans la collection La bête noire chez Robert Laffont. Si vous cherchez à être dépaysé, c’est exactement le polar qu’il vous faut.

Ma note :

Note : 4 sur 5.