Ma chronique : « Godland » de H. Palmason est sorti en salle il y a un peu moins d’un an. Il n’était pas à l’affiche dans les cinéma lorientais, j’ai donc pu enfin le voir en me le procurant en Blu-ray. « Godland » est une expérience stupéfiante d’un cinéma naturaliste, austère et fiévreux. Difficilement accessible à l’image de la rudesse des paysages d’une Islande absolument fascinante. L’histoire nous conte l’arrivée d’un jeune prêtre en Islande, à la fin du XIXème siècle. Il a pour mission de rejoindre une communauté de villageois et d’y bâtir une église. Le cinéma de H. Palmason est sans concession. Aridité et sécheresse des dialogues en contradiction avec la profusion des images d’une Islande où l’isolement est le lot de tous. Des espaces vertigineux sans aucune trace de civilisation. Et puis ce village qui surgit comme aboutissement d’une profonde transformation intérieure du jeune prêtre. Son cheminement intérieur est à l’image de la rudesse des éléments naturels islandais. Sa vocation, cette profession de foi mise à l’épreuve. H. Palmason insiste sur la déréliction d’un jeune homme perdu, ne sachant plus si la « grâce » le sert ou l’abîme. « Godland » est une réflexion philosophique audacieuse et hautement recommandable à condition de ne pas être effrayé par son rythme extrêmement lent et volontiers contemplatif. On croit voir des peintures. Le prêtre veut saisir les visages des habitants du village à l’aide de son objectif photographique. Nous en sommes au tout début. H. Palmason livre un cinéma ambitieux, sublime dans son expression d’un affaissement intérieur, d’un questionnement existentiel. Du très grand cinéma. Un chef d’œuvre !

Mon avis :

Note : 5 sur 5.