Je remercie très chaleureusement les éditions Albin Michel et leur formidable collection Terres d’Amérique pour ce service presse.

« Paradise, Nevada » est le tout premier roman de l’auteur américano-italien Dario Diofebi. C’est un ancien joueur professionnel de poker et cela se ressent dans les descriptions nombreuses de ces joutes où l’argent est au cœur des enjeux. Las Vegas cristallise la fête, les excès et l’argent roi, le dieu dollar. En une nuit on peut se refaire, rembourser ses dettes où au contraire creuser sa tombe. Une vie jouée aux dés. Les jeux d’argent dans les casinos notamment avec le poker, symbolisent la fuite en avant d’un système capitaliste perdant tout sens des réalités. Jusqu’au bout de la nuit, on bluffe, on tente parfois le tout pour le tout ou au contraire on attend une brèche dans l’armure adverse. Les regards, la transpiration, les traits du visage, tout peut indiquer une possibilité de triompher de l’autre le temps de parties de plusieurs heures. « Paradise, Nevada » décrit avec brio cet univers fantasque. L’histoire suit quatre jeunes en recherche. Ray qui a abandonné ses études pour devenir joueur de poker. Mary Ann, une ancienne mannequin devenue dépressive. Tommaso, un italien chanceux au poker, comptant bien se remettre en selle. Enfin, Lindsay, mormone qui rêve de devenir écrivaine mais qui, en attendant, travaille pour un site Web minable. Quatre paumés de la vie échoués là un peu par hasard. Le roman n’est pas dénué d’humour, il est très bien écrit et l’on comprend l’engouement suscité par ce dernier aux Etats-Unis. On suit l’évolution de nos quatre personnages jusqu’à un final étonnant avec l’explosion d’une bombe dans un hôtel-casino de luxe, le Positano à Las Vegas. Une dénonciation de l’envers du rêve américain au cœur même d’un lieu où le capitalisme outrancier est roi. Ce choc cause des dégâts inéluctablement. Un roman somme qui plaira à n’en pas douter aux lecteurs/lectrices souhaitant découvrir cet univers. Ma seule limite et, elle est indépendante de l’auteur, c’est mon manque d’intérêt pour le poker. La compréhension des règles et la description de nombreuses parties, ont pour ma part, brisé mon élan dans cette lecture. Maintenant, Las Vegas sans le poker ne serait plus Las Vegas. Malgré cet écueil, je recommande cette lecture qui fait réfléchir et suscite le débat. La description de l’univers Las Vegas est particulièrement bien sentie.

Mon avis :

Note : 3.5 sur 5.