Je remercie très chaleureusement les Editions du sous-sol ainsi que Babelio pour ce service presse.

Max Porter en est à son quatrième roman publié aux Editions du sous-sol en cette rentrée littéraire : « Shy« . Le 18 août très exactement. Un roman poignant sur un adolescent anglais, Shy, au milieu des années 1990, accueilli dans un centre pour mineur en décrochage scolaire et condamné à de multiples reprises pour des actes de délinquance. Le point fort de ce roman c’est cette plongée, cette immersion dans la psyché de Shy. Max Porter veut nous faire ressentir la souffrance de Shy, ses colères débouchant sur des crises de violence, ses problèmes psychiques, notamment sa profonde dépression l’amenant à une conduite destructrice dans son rapport aux drogues mais aussi à l’autre. Shy n’a pas d’ami. Dans ce centre qui va fermer ses portes, il ne se sent pas à sa place. L’adolescence est décrite avec talent. La syntaxe, la typographie sont adaptées en fonction des crises traversées par l’adolescent. Cette révolte, cette envie de faire mal, de se conduire d’une façon à masquer une sensibilité à fleur de peau. Shy a ses secrets. Un beau-père et une mère qui font de leur mieux. Seul porte de sortie dans ce marasme, la musique et son baladeur où il se réfugie aux sons des nouveautés de musiques urbaines et électro. Il ressent dans les scansions de cette musique métallique une retranscription proche de l’état de son psychisme. Le suicide et le mal-être sont latent. Les éducateurs tentent d’établir le dialogue mais Shy est réticent au fait de s’ouvrir aux autres. Trop de souffrances et de colères en lui. L’écriture est le point fort de ce roman. Elle utilise un langage cru, décrivant des scènes qui peuvent mettre mal à l’aise. J’émets un bémol sur ce livre de Max Porter. J’ai peiné à m’attacher aux errances de ce jeune garçon. L’adolescence est une période unique dans une vie. Shy souffre c’est une certitude mais il m’a manqué l’émotion pour parfaire cette immersion dans l’univers psychique de Shy. Reste une description plutôt saisissante du mal-être adolescent, du sentiment de révolte face à un monde adulte autant redouté qu’attirant. Si le cœur vous en dit, tentez l’expérience !

Mon avis :

Note : 3 sur 5.