Ma chronique : Sorti au cinéma le 25 janvier 2023, « Vaincre ou mourir » de Vincent Mottez et Paul Mignot, souleva une polémique féroce dans la presse française, pas seulement culturelle mais également dans les principaux journaux quotidiens. L’historiographie a toujours vu s’opposer en schématisant, les tenants d’une perception « de gauche » voire « d’extrême gauche » (à noter la sortie récente d’un hors série L’Humanité sur « Robespierre ») à une vision qualifiée par les premiers de « contre révolutionnaire » (ah ce Joseph de Maistre) et surtout « réactionnaire », insulte suprême des bien pensants du « camp du bien. » Le débat idéologique est donc loin d’être enterré entre Philippe de Villiers, Valeurs actuelles, l’Incorrect et de l’autres l’Humanité, Libération et les tenants de la LFI. J’étais en première année d’IUFM à Brest et je peux vous dire que les tensions étaient palpables sur ces thématiques. En sachant que L’UBO à Brest a toujours eu la réputation d’être très à gauche. Bon, on parle politique, débats historiographiques et cette question lancinante : y eût-il volonté de « génocide » en Vendée entre 1793 et 1796 par les « bleus » (les forces républicaines) face au peuple paysans des « blancs » royalistes et catholiques. Premier élément, le film a été produit par le Puy du Fou pour cinq millions d’euro. On utilise les décors et les figurants du Parc. Ici, pour cette chronique, je ne vais pas rentrer dans le détail des débats historiographiques, sans fin, secouant la profession. C’est complexe pour les néophytes et je ne suis pas certains que cela vous passionnent réellement. Alors, on va s’attacher à l’aspect cinématographique de « Vaincre ou mourir. » 1h38mn pour raconter dans les grandes lignes une telle épopée est impossible. Dès le début du long métrage, les ellipses se multiplient pour notre plus grand malheur. Hugo Becker en François Athanase Charette de La Contrie est charismatique mais c’est trop peu. Le contexte est noyé dans des séquences avec des acteurs récitant des dialogues archétypaux. La nuance n’a pas sa place ici. Pourquoi Charette s’engage t’il ? En un quart d’heure tout est déjà expédié. Il devient un chef de guerre redouté mais quelle est sa motivation : la foi catholique ? rétablir la monarchie ? combattre pour défendre le peuple paysan ? Tout le film est ainsi. Outre son manque criant de moyens, « Vaincre ou mourir » manque d’une véritable direction d’acteurs, d’une vision cinématographique, d’un scénario digne de ce nom. Je trouve important que l’on puisse produire des films promouvant tous les points de vue. Le soucis ici, est que le film de Vincent Mottez et Paul Mignot est complètement raté. La thèse du film ne me paraît pas si éloignée de la réalité (très subjectif bien sûr, je songe au livre d’histoire de Jean Tulard sur « La Contre-révolution »). Le film devait dépasser les 100 000 entrées, il en a fait 170 000 ce qui a permit de largement rembourser les 5 millions d’euro du budget. La violence des attaques contre ce film montre combien ce débat est encore chargé de tensions. A l’image du personnage de Jeanne d’Arc pris en otage par l’extrême droite et des groupuscules royalistes tout droit sortis de Hubert de Montmirail (inoubliable Jean Reno), les principaux tenants de la Révolution française sont perçus de façon extrêmement différentes selon les bords politiques aujourd’hui encore. A vous de vous forgez votre propre opinion !

Mon avis :

Note : 2 sur 5.