
–Date de sortie : 26 janvier 2023, « Stalingrad, le tournant de la guerre« , François Kersaudy, Perrin, 176 p.
Ma chronique : Le hasard fait parfois bien les choses. Il y a 80 ans, jour pour jour, le 2 février 1943, le tout récent maréchal Paulus (le plus haut grade de la Wehrmacht, offert par Hitler dans l’espoir que Paulus se suicide plutôt que de se rendre) capitule à Stalingrad. Mais Paulus est chrétien et l’idée du suicide lui apparaît comme contraire à ses valeurs. L’armée rouge et son chef Staline accompagné des généraux Tchouïkov, Joukov et autres très hauts gradés russes ayant permis l’impensable, il y a quelques mois encore, non seulement résister avec courage et abnégation, mais surtout détruire les meilleurs troupes du Reich à l’Est. A l’hiver 1941, l’armée rouge avait contre attaquée alors que les Allemandes étaient à 20 km de Moscou. Ce fût un désastre pour l’armée allemande qui réussit néanmoins à se réorganiser et finalement résister à cette offensive. Les lignes avaient reculés mais l’essentiel était sauf. Le prix payé fût exorbitant : 225 000 morts, 789 000 blessés et 52 000 disparus. Au printemps 1942, ceux sont deux armées exsangues qui s’affrontent. La Wehrmacht : 3,2 millions d’hommes, 2 800 chars contre 4,8 millions de soldats russes et près de 16 000 blindés. Hitler décide de reprendre l’offensive à l’été 1942 où tout l’effort de la Wehrmacht sera porté sur le front sud avec pour objectif d’atteindre les ressources minières du Donbass et des pétroles du Caucase. Hitler, au gré de ses lubies change régulièrement de stratégie pour atteindre d’hypothétiques objectifs. Sa sous-estimation du potentiel militaire russe, son racisme viscérale lui font porter des jugements hâtifs sur le courage et la qualité du soldat russe. Pour lui, ces « sous-hommes » ne valent rien militairement. Une méprise qui conduira à bien des désastres. La VIème armée est affaiblie par des bouleversements avec des unités devant rejoindre d’autres fronts, des difficultés de ravitaillement, le manque d’essence, la fatigue extrême des fantassins (l’armée allemande étant essentiellement hippomobile, la majorité de l’infanterie avance à pieds sur des distances considérables avec des températures frôlant, à l’été 1942, les 50°. Côté soviétique, le principal commissaire politique du front à Stalingrad, n’est autre que Nikita Khrouchtchev, le général Ieremenko est nommé le 13 août, commandant en chef du front de Stalingrad. Le 23 août 1942, La VIème armée atteint les faubourgs de la ville. 600 avions allemands vont bombarder Stalingrad pendant plusieurs jours, tuant plus de 40 000 civil(e)s. La bataille la plus décisive de la Seconde Guerre Mondiale débute alors. Elle va voir se confronter deux gigantesques armées fanatisés et poussés jusque dans leurs derniers retranchements, le tout avec une violence et une cruauté inégalée. Ce qui n’était qu’un point sur une carte, une ville pas vraiment stratégique va cristalliser l’oppositions viscérales et destructrices de deux régimes totalitaires. En moins de 200 pages et de façon très claire, François Kersaudy réussit une synthèse de qualité avec beaucoup d’images et de cartes, des articles biographiques et les grandes lignes des combats. C’est une nouvelle éditions de l’ouvrage de l’historien François Kersaudy. On retrouve dans ce livre « Stalingrad, le tournant de la guerre » tous les éléments déjà connus. Mais il agit comme une remise en mémoire des faits, des dates et des armées en présence. L’obstination d’Hitler et la résistance fanatique des soldats russes vont inscrire cette bataille dans les fonds baptismaux de l’histoire. C’est à découvrir. Paru chez Perrin le 26 janvier 2023.
Mon avis :


Prince Cranoir du formidable blog cinéma : https://letourdecran.wordpress.com/ a soulevé une question importante sur l’instrumentalisation par les ultra-nationalistes russes, soutien fanatique, de Vladimir Poutine, successeur d’une vision totalement stalinienne évoquant la terreur et les purges menées par le génocidaire dictateur soviétique. Vladimir Poutine souhaite inculquer aux tous jeunes russes le sens du sacrifice pour l’empire russe, cette idée que le peuple russe est menacée et néanmoins supérieur aux autres peuples. Cela rappelle bien évidemment, les jeunesses hitlériennes. Poutine est d’une autre époque, son logiciel politique est totalement paranoïaque, dépassé car qui aurait intérêt à attaquer la Russie. C’est Poutine qui qualifia l’attaque russe contre l’Ukraine « d’opération spéciale », là encore on songe aux Einsatzgruppen chargés de liquider les intellectuels, les commissaires politiques, les juifs et autres homme, femmes et enfants, vieillards, totalement déshumanisés afin de dédouaner les troupes des crimes commis. Poutine parle de « dénazifier » l’Ukraine et c’est une hérésie, un mensonge inqualifiable aux portées proprement criminelles. La Russie a dès les premiers jours conduits des opérations visant à massacrer les populations ou bien encore en usant du viol systématique des très jeunes femmes ukrainiennes, des enfants et adolescentes. Depuis le IIIème Reich, nous n’avions pas vu une telle politique de terreur assumée par un Etat terroriste, j’ose le terme car c’est la réalité. Le génocide et les crimes contre l’humanité sont commis par les forces de Poutine, sur ordre direct de celui-ci. Les troupes mercenaires Wagner et les Tchétchènes constituent le noyau de cette armée barbare, un peu à l’image des unités Waffen SS à l’Est durant la campagne de Russie. Les terres de sang, du nom d’un livre de Timothy Snyder sont une nouvelle fois le terreau de combats, de destructions, de massacres de civils, de déportations forcée. Pour Poutine, il faut rayer de la carte l’Ukraine tout comme Hitler a voulu liquider le régime communiste en Russie. La victoire inespérée de Staline à Stalingrad était célébré hier. L’instrumentalisation de la Grande Guerre Patriotique est une constante et elle prend une toute nouvelle ampleur avec la guerre en Russie, soutenu par une grande partie du peuple russe. Les rouages de la propagande russe usent de méthodes éculées sur une population pauvre intellectuellement, les plus formés étant en exil depuis la grande conscription. Le parallèle Poutine/Hitler est, à mon sens, totalement justifié. Le soutien à l’Ukraine est essentiel car si l’Ukraine perd cette guerre s’en est fini du respect des frontières partout dans le monde. Le simple fait d’étudier pour des historiens, les crimes de Staline et son système sont dorénavant interdit. Des historiens, des intellectuels sont emprisonnés pour des motifs fallacieux, pour le le simple fait de rappeler les crimes abominables du régime soviétique. Le respect de la vide humaine n’a jamais été une priorité en Russie. Cette nouvelle guerre de haute intensité, « à l’ancienne » est une hécatombe. Le courage du peuple ukrainien soutenu principalement par les Etats-Unis, le Royaume-Unis et la France, la Pologne, est essentiel. L’attitude allemande est une honte, une telle bassesse, un manque flagrant de courage politique, de volonté. C’est inadmissible. Hier donc, les célébrations de la victoire de Stalingrad ont été l’occasion de discours martiaux, sans aucune référence à la réalité, apocalyptique, menaçant. Le livre n’aborde pas ces questions, mais il était important pour moi de rappeler la situation actuelle en Ukraine, envahit par le dictateur et ses quarante voleurs, tortionnaires, négationnistes et ultra-nationalistes de tout poil. Prions pour que la Russie s’effondre avant cela. Les bruits de couloirs soulignent la paranoïa exacerbée d’un Poutine très gravement malade et qui se sent donc menacé par un squale plus gros que lui. Croisons les doigts.

Tiens tiens, un livre de circonstance, à l’heure où les bustes de Staline refleurissent en Russie. Visiblement, Poutine a décidé de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur…
J’aimeAimé par 1 personne
Très intéressant, ce livre paraît juste le livre à lire en ce moment de par sa date mais également pour rafraîchir les mémoires notamment celles des plus jeunes…
Et malgré tout, la guerre est à notre porte et peut gagner du terrain ! Bisous Fred 😘
J’aimeAimé par 2 personnes
Ce récit doit être très intéressant à découvrir, surtout aujourd’hui que son anniversaire est célèbré en grandes pompes !
J’aimeAimé par 2 personnes
Très intéressant ! Une lecture qui tombe à point nommé 😉
J’aimeAimé par 2 personnes
Ca a l’air vraiment très intéressant et, comme ce n’est pas une partie de l’Histoire que je connais bien, je suis d’autant plus curieuse. Je le note 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Et dire que Staline a hésité longtemps avant de lancer ses troupes contre Hitler….
J’aimeAimé par 2 personnes
Tu m’as donné l’idée de rajouter un paragraphe important sur l’instrumentalisation de la victoire de Stalingrad par Poutine et les tortionnaires, les barbares qui l’entourent. De prime abord, je n’en ai pas parlé parce que je souhaitais me consacrer uniquement au livre d’histoire de François Kersaudy. Tu m’as convaincu et j’ai donc décidé de faire ce grand ajout. J’espère qu’il te plaira. Poutine est un dictateur « néostalinien » qui n’accorde aucune valeur à la vie humaine. Comme tous les dictateurs, il vit lâchement dans des bunkers, des bases secrètes. Le courage n’est pas la vertu première des dictateurs. La guerre en Ukraine est une souffrance, on vit des heures tragiques et j’ai le sentiment que la population française et d’autres pays européens ne s’en rendent pas compte. Je te souhaite un excellent weekend Princecranoir 😊✨
J’aimeAimé par 1 personne
Le jour même de l’attaque de l’Union soviétique, un train russe rempli de minerais et autres produits compris dans les échanges Russie-Allemagne signés dans le Pacte germano-soviétique du 23 août 1939, est arrivé en Allemagne. Malgré les multiples mise en garde de ses espions, de ses généraux et de ses plus proches collaborateurs, Staline ne croira pas à l’attaque d’Hitler contre l’URSS. Il se basait sur le fait que l’Allemagne n’avait aucun intérêt à affronter l’URSS. Il pensait à un inévitable conflit, mais bien des années plus tard. De plus Staline était prêt à faire des concessions territoriales pour éviter la guerre. Il faut dire que sa confiance vis à vis de la loyauté de ses hommes était limitée malgré les nombreuses purges.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! Tu verras c’est une synthèse très agréable à lire, avec des images couleurs, des cartes, il fait seulement 176 p. et c’est idéal pour débuter et apprendre sans se prendre la tête avec des termes trop complexes. Tout est bien expliqué. Vraiment je recommande. Je te souhaite un beau weekend en lecture 😉✨ Merci de ta visite c’est gentil !
J’aimeAimé par 1 personne
Oui totalement, je l’ai terminé le 1er et publié le 2 Février pile le jour des 80 ans, j’aurais voulu faire exprès ^^😂^J’ai rajouté un paragraphe sur l’instrumentalisation par Poutine de cette victoire pour tenter de justifier les abominations, le génocide et les crimes contre de l’humanité commis par l’armée russe en Ukraine. Je pense que c’était important d’en parler. Le livre de l’historien Kersaudy est une synthèse très abordable avec cartes couleurs, photos, peu de termes trop conceptuels, des notes de bas pages qui ne sont pas « énormes » (pas comme dans certains livres… non pas de noms😅😁) Il est très court en plus. Toi qui aime l’histoire. ps: ce que je dis sur l’Ukraine est valable aussi pour les atrocités saoudiennes contre les rebelles yéménites, un conflit que l’on a tendance à oublier en Occident et qui a fait des centaines de milliers de morts dans une indifférence générale qui m’hallucine. Excellent weekend à toi Julie ✨😊
J’aimeAimé par 1 personne
Du coup j’ai rajouté un paragraphe aujourd’hui sur les manipulations de l’histoire par le régime dictatorial Poutinien. Un pays où le simple fait de condamner les crimes du stalinisme, de les étudier en tant qu’historiens, ou journalistes, intellectuels est passible de goulags, de « prisons » (quand on connaît la réalité des prisons russes c’est l’horreur). La synthèse de Kersaudy est très accessible, cartes en couleurs, photos, chapitres courts, peu de notes de bas de pages. Idéal pour démarrer ou se mettre en mémoire quelques notions. Je te souhaite un beau weekend Matatoune ✨🙂
J’aimeJ’aime
C’est tout à fait ça Cat, une synthèse pour remettre en mémoire certaines dates ou notions. C’est très accessibles. Je pense que dès 12 ans, on peut le lire avec l’aide d’un parent. Les cartes colorées sont très claires. J’ai fais aujourd’hui un paragraphe rajouté à cette chronique pour démontrer l’instrumentalisation russe de l’histoire stalinienne. Poutine est un néostalinien. Le retour en arrière est effrayant et la construction de statues de Staline affligeantes et extrêmement dangereuses car elles font œuvre de négationnisme. On imagine mal en Allemagne, la construction de statues à l’effigie d’Hitler. Ce retour en arrière des ultra nationalistes russes justifient tous les crimes du présent en Ukraine C’est affreux ! Merci de ta visite Cat ! Bisous bretons pour le sud 😊✨
J’aimeJ’aime
Je note ! Tu as finis de me convaincre 😉
Excellent week-end Frédéric 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Cool Julie😉 ! merci beaucoup, à toi aussi 😊
J’aimeJ’aime
Je ne pensais pas allumer une telle mèche en évoquant l’instrumentalisation de l’événement par Poutine ! Mais ton paragraphe enflammé est le bienvenu pour rappeler en effet que le sacrifice de milliers d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens actuellement à une portée autrement plus importante que la seule défense d’un territoire légitime (ce qui est déjà énorme), ce sont les valeurs que nous portons depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qui sont menacées à travers ce conflit, et le respect des frontières d’Etats souverains. Pensons aux Moldaves, aux Lituaniens, aux Finlandais qui se disent que si la digue ukrainienne rompt, ils seront peut être les prochains.
Quant à la récupération idéologique par le régime poutinien, elle est digne d’Orwell, et donc de la grande époque stalinienne où l’on réécrivait l’Histoire à son gré. L’Allemagne qui livre des chars Léopard à l’Ukraine redevient l’héritière du Reich hitlérien aux yeux des russes. Même la figure du général De Gaulle se voit détournée par son petit fils pro-russe et sert à glorifier ce renversement de valeur, la France actuelle devenant une sorte de nouvelle Vichy sous la botte américaine. A côté de cela, l’armée russe n’hésite pas à combattre au côté de la milice Wagner, fondée par Dimitri Outkine, un authentique néo-Nazi affublé de nombreux tatouages à la gloire de la Waffen SS, groupe dont le nom de baptême rappelle hélas celui d’un compositeur qui avait eu le malheur de plaire au führer.
Le Monde à l’envers.
Super article cher Frédéric 👏
J’aimeAimé par 1 personne
🥰🙏
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup Prince Cranoir ! Je souscris totalement à tes propos. Curieux choix que celui de s’affubler du nom de Wagner pour des Russes. Ils ont dû manquer quelques leçons d’histoire. On croit rêver. La propagande russe rappelle Staline où le maestro du mal Goebbels. On y retrouve le même cynisme et la même violence ordurière, le mépris total de la vie humaine. C’est pathétique. La visite de Biden aujourd’hui est historique. Il faut aider l’Ukraine afin de montrer à ces dictateurs se comportant comme des gangsters, que le droit international prime. Belle semaine Prince Cranoir 😊🙏
J’aimeAimé par 1 personne