L’Histoire : Sigrid Undset s’empare du Moyen-âge scandinave pour dépeindre la vie de Christine9782234060135 Lavransdatter, jeune femme qui ose vivre sans craindre de briser les tabous sociaux et religieux de son temps. Défiant l’autorité du père tant respecté, elle refuse en effet d’épouser l’homme que celui-ci lui destine car elle aime Erlend, le chevalier au passé scandaleux. Rien ne pourra désormais la séparer de cet homme à qui elle se donne sans hésiter. Mais le couple que forment Christine et Erlend va subir l’épreuve de la réalité. La jeune femme, amante passionnée à seize ans, épouse et mère à dix-sept, se retrouve maîtresse du domaine de Husaby. Très vite elle va apprendre à le diriger, à devenir celle sur qui tous et toutes se reposent. Mais les fils de Christine, devenus des hommes, rejetteront avec une cruauté inconsciente le joug de la tendresse maternelle. L’un après l’autre ils s’en iront et Erlend, après lui avoir fait endurer de grandes souffrances, finira par la quitter sans espoir de retrouvailles.

Si Sigrid Undset obtint le prix Nobel de littérature en 1928, c’est en grande partie dû à cette formidable fresque que représente « Kristin Lavransdatter ». Cette trilogie écrite entre 1920 et 1922, nous dépeints la vie d’une femme dans la Scandinavie médiévale, plus précisément en Norvège dans la première moitié du XIVème siècle. Œuvre d’une rare puissance d’évocation, traversée par des descriptions qui confinent au sublime tant dans leur justesse historique et ethnologique que dans leur qualité littéraire évidente, ce roman somme (plus de 1170p.) édité chez Stock vous plonge dans un monde fascinant peuplé de légendes, de croyances au vernis catholique somme toute encore fragile, même si la foi chrétienne est omniprésente dans la vie de ces gens. Véritable plongée dans un monde où la nature est encore hostile, où la maladie est encore perçue comme un fléau de Dieu, ce portrait de la vie d’une femme est d’une beauté réellement enivrante. C’est très certainement, l’une des figures littéraires féminines les plus fortes qu’il m’ait été donné de lire. Si vous aimez les grandes fresques, si vous souhaitez découvrir jusque dans ces moindres détails les conditions de vie, les traditions, les croyances, les rites de cette période, je ne peux que vous inviter à lire « Kristin Lavransdatter ». Absolument fascinant. Ma note :5/5.   

9782355841989ORIL’Histoire : 1072 : à Manzikert, aux portes de l’Anatolie, les chrétiens viennent de subir une terrible défaite face aux musulmans. Déjà divisée depuis le grand schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes, la chrétienté est plus menacée que jamais. Dans ce contexte troublé, Vallon, un mercenaire franc, et Hero, un érudit venu d’Italie, gagnent le nord de l’Angleterre, porteurs d’une demande de rançon adressée à un seigneur normand, dont le fils a été fait prisonnier à Manzikert par les musulmans. Le prix à payer pour la liberté de celui-ci : quatre faucons blancs d’une espèce très rare, que Vallon et Hero devront aller chercher en Norvège. Pour les deux hommes, c’est le début d’un périple de quelques mois à travers des continents dévastés par la guerre et la misère, qui va d’abord les mener au Groenland, puis en Russie, enfin à Constantinople. Mais, derrière cette mission en apparence anodine, se cache un enjeu d’une tout autre importance, lié à l’Évangile perdu de saint Thomas, dont les secrets, s’ils venaient à être révélés, pourraient ébranler à jamais le monde chrétien.

Robert Lyndon signe avec « La quête » son tout premier roman. Un récit d’aventures et de voyages qui court sur plus de 900 pages.. Si vous voulez vous détendre et apprendre de ci de là quelques choses sur les contrées visitées par nos héros, alors ce livre est pour vous. Distrayant certes mais plombé par un manque criant de style, une linéarité et un continuum dans l’action, qui m’ont personnellement pesé. A trop vouloir en faire, on finit par se perdre dans ces rebondissements qui arrivent tels le cheveu sur la soupe. Je n’ai pas été convaincu par la reconstitution, ni par les personnages que je trouve par trop caricaturaux, car manquant de la juste nuance. C’est long, terriblement long et le lecteur de peiner lui aussi en n’ayant plus qu’une hâte : qu’on ait atteint Constantinople. Je ne vous le cache pas, le livre m’est tombé des mains tant le contenu m’a fait penser à une médiocre copie d’un ouvrage d’Umberto Eco. Alors certes, il y a de l’action à en revendre, des personnages à n’en plus finir, des histoires d’amours impossibles… mais dieu que le temps semble long avant d’atteindre cette quête, qui personnellement m’a laissé de marbre. Proclamé « nouveau maître du roman historique » par son éditeur Sonatine, je reste pour ma part franchement circonspect. Je vous aurais prévenu. Ma note :3/5.