Le palmarès du 64ème festival de Cannes 2011 est enfin connu. Bravo au jury présidé par Robert de Niro qui a su faire preuve d’audace. Je suis très heureux pour le prix masculin attribué à Jean Dujardin, pour le prix féminin attribué à la jolie et talentueuse Kirsten Dunst et puis le meilleur pour la fin avec la palme d’Or réservée au sublime « Tree Of Life » du trop rare et génial réalisateur Terrence Malick (5 films en 37 ans de carrière, mais quels films !). « The Tree Of Life » est sorti le 17 Mai, je l’ai vu le lendemain et je vais vous en parler plus en détail dans ma critique. Pour une fois, c’est un palmarès qui me ravi !

 

L’histoire : Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants.

« The Tree Of life », le nouveau Terrence Malick, cinéaste aussi talentueux que mystérieux, auteur des sublimes « Moissons du ciel », « la ligne rouge », « Le nouveau monde », ne laissera pas indifférent c’est une certitude. Grand amateur de celui que je considère à juste titre comme un génie du 7ème Arts au même titre qu’un Stanley Kubrick, je reconnais volontiers que ce « Tree Of Life » est un film exigeant. Pour mieux en saisir l’atmosphère si particulière qui s’offre à nous il nous faut lâcher prise et accepter d’emblée de se laisser emporter dans ce qui constitue une vaste réflexion existentielle sur la vie, la mort, le destin, l’éducation..  L’univers visuel y est comme à chaque fois extrêmement travaillé, à ce titre les séquences sur le big bang sont purement sublimes. Les dialogues se font rares, remplacé par une voix Of la plupart du temps. Résumer un tel film me semble hasardeux, retranscrire l’expérience vécu devant ce film, difficile. Ceux qui n’ont jamais compris l’émotion qui traverse les films de Malick ne pourront saisir l’ineffable qui s’y dessine ici, image après image. Une œuvre panthéiste à n’en pas douter, comme pour tous les films du maître. « The Tree Of life » est un objet filmique non identifiable, une œuvre à rapprocher de celle de Kubrick avec son « 2001, l’odyssée de l’espace ». Il est heureux qu’il puisse y avoir de la place, encore aujourd’hui, pour un cinéma nécessitant concentration et réflexion. C’est éprouvé et quelque peu sonné que l’on ressort de ce qui constitue indéniablement une expérience cinématographique des plus particulières. Petite mention également aux acteurs, Brad Pitt bien sûr mais aussi et surtout Jessica Chastain formidable dans son rôle de mère aimante. Le seul bémol que je pourrais apporter s’inscrirais dans cette difficulté rencontrée par Malick pour clore son histoire. Le dernier quart d’heure est franchement poussif et l’on frôle même à certains moments le grotesque lorsqu’apparaît la mine patibulaire de Sean Penn, heureusement presque inexistant dans ce film. Ce dernier point étant soumis, je ne peux que vous conseiller d’aller en salle tenter cette folle leçon de cinéma. Un cinéma porté à sa quintessence par l’un des plus grand réalisateurs, une œuvre exigeante et sublime.

Ma note :5/5.