IL fallait bien que je me décide à vous parler un jour de Pär Lagerkvist, qui est à mon sens l’un des plus grands

Lagerkvist

écrivain et penseur du XXème siècle. Il y a des oeuvres comme cela, qui vous marquent pour toute votre vie. Les livres de Pär Lagerkvist font partie de mon « panthéon » littéraire. Pär Lagerkvist était Suédois, il est notamment connu pour avoir obtenu le prix nobel de littérature en 1951 pour « Barabbas ». C’est un auteur essentiel tant sur la forme que sur le fond. Il fait partie de ces rares écrivains dont les textes traverseront les âges sans souffrir. IL n’aura de cesse d’interroger la condition de l’homme moderne, se posant des questions existencielles sur le sens de la vie, de la vérité, d’origine protestante, il interrogera « Dieu », quel sens donner à la mort du Christ ? pourquoi cet homme s’est-il sacrifié ?, il méditera également sur le mal et la terreur, la cruauté, la solitude. Son oeuvre est immense mais malheureusement tous ses livres ne sont pas édités en Français, voire plus édités du tout.

Voici à présent la liste des ouvrages que j’ai lu de cet auteur (dans l’ordre ou je les aient lus) :

« Le Nain » (1946) : « Je mesure vingt-six pouces mais je suis parfaitement bâti, avec les proportions requises, sauf que j’ai la tête trop forte… J’ai une force physique considérable, surtout quand je suis en colère. Lorsqu’on nous fit lutter, Josaphat et moi, je le mis sur le dos au bout de vingt minutes et l’étranglai. Depuis, je suis le seul nain de la cour. » Piccolino est physiquement et moralement un monstre. Il épie, méprise, dénonce, torture et tue. Il est incapable de pitié, de respect, d’amour, ou simplement d’affection. Mais sa haine est le reflet désespéré de sa solitude. C’est le livre qui m’a fait découvrir Lagerkvist. Un livre marquant, sublime. Ma note:5/5.

« Barabbas » (1950) :  Le livre qui lui valut le prix nobel de littérature. Dans ce roman de Pär Lagerkvist, la contemplation du crucifié sur le mont Golgotha entraîne Barabbas vers une sorte de quête de la foi. Le supplice du Christ le marque à tout jamais, jusqu’à l’instant où, à son tour crucifié, il prononce ces mots à la fois mystérieux et transparents : « À toi je remets mon âme…». L’ouvrage de Lagerkvist qui m’a peut-être le plus marqué. Ma note:5/5.

« Le bourreau » (1932) : Un ouvrage écrit dans un contexte de montée du national-socialisme en Allemagne. Un pamphlet d’une intelligence rare contre la Barabarie et les Totalitarismes (ici le nazisme). Devant les provocations d’un nazi le Bourreau prend la parole pour un monologue bouleversant et mémorable. Ma Note:5/5.

« La mort d’Ahasverus » (1961) : Le mythe du juif errant trouve son origine dans la crucifixion du Christ : chancelant sous le poids de sa croix, ce dernier se voit refuser l’aide d’un cordonnier, spectateur passif de la scène qui lui crache dessus avec mépris. Cet artisan se voit alors infliger la sentence cruelle de l’errance éternelle, synonyme de mise au ban de toute communauté humaine. Ainsi, Ahasverus devra parcourir les continents en quête d’un salut que son manque de pitié, son mépris et sa lacheté lui ont fait perdre à jamais. Un récit bouleversant, une réflexion sur la vie et la mort.

Ma note:5/5.

A cela on peut ajouter « La Sibylle », « Pélerin sur la mer »…..

«Il s’effrite comme un lépreux sur son trône et le vent sinistre de l’éternité répand sa poussière dans les déserts célestes».
Pär Lagerkvist, Le Bourreau.

«Peut-être le Mal a-t-il une demeure éternelle,
Une aire lointaine, désolée, inaccessible
Où l’on aspire en vain à la rédemption,
Quelque chose d’impérissable comme la lumière même».
Pär Lagerkvist, Genius.