Ma chronique : De Sébastien Spitzer, je pourrais presque tout lire, tant le style de cet écrivain me plait. Un mélange d’érudition rare et de phrases aux formules si belles que je me plais à les relire juste pour le plaisir. Avec « Léonie B. », Spitzer nous plonge dans une période historique, la monarchie de Juillet, qui voit Louis Philippe régner entre 1830 et 1848. Victor Hugo, Spitzer le maîtrise sur le bout des doigts son sujet, lui qui est Administrateur de la Société des Amis de Victor Hugo, auteur aussi d’un « Dictionnaire amoureux de Victor Hugo » (Plon 2023). Il nous convie à cette rencontre, cet amour qui va relier Léonie et Victor Hugo, alors tout juste nommé Pair de France. Entre eux deux le coup de foudre est total. Ils sont mariés tous les deux et ne sont pas heureux avec leurs conjoints respectifs. Léonie, avec un peintre sans magie, terne, ennuyeux et aigris par le manque de succès de ses toiles. Quant à Hugo, sa femme et lui ont chacun de leur côté une vie extra conjugale. Le plus surprenant dans ce roman c’est que leur rencontre n’intervient que tardivement. C’est à dire presque au milieu du livre. Léonie B., avant cela, part pour une expédition vers le Pôle Nord. Un voyage qui la marquera à vie. Hugo quant à lui est dans les affres de la création littéraire et théâtrale. Les chapitres alternent de façon très classique avec Léonie puis Hugo et inversement. On ressent tout l’amour de l’auteur pour Victor Hugo. On le découvre dans son intimité, son quotidien, ses amours, ses drames aussi avec la mort accidentelle de Léopoldine à 19 ans. Léonie a le même âge ou presque lorsqu’elle rencontre Victor. Tout à son chagrin, il souhaite se plonger avec ivresse dans cette passion amoureuse. Elle lui rappelle ce qu’il a perdu, ce qu’il a de plus cher. Spitzer imagine les sources d’inspirations des romans d’Hugo. Là, un garçon sauvé des eaux appelé Gavroche, ici un pair de France nommé Thénard qui inspirera les Thénardier le célèbre couple des Misérables. On y découvre la vie des plus humbles, des déclassés, des laisser pour compte. Pris en flagrant délit d’adultère, Léonie est envoyé en prison, tandis que le chantage voit clore un avenir politique pour Victor, dans le gouvernement du maréchal Soult. Le sort des femmes est peu enviable et le poids de l’adultère, juridiquement ne pèse que sur elle. J’ai trouvé ce roman passionnant tant dans sa forme que dans le fond. Léonie B. est un personnage fort et l’on s’attache à elle, tandis que Victor Hugo se devine homme derrière le mythe. Un Hugo pas toujours décrit en sa faveur. C’est un joli roman à condition d’apprécier son classicisme et cette période de l’histoire de France. Sébastien Spitzer a décidément beaucoup de talent.
Mon avis :
Sébastien Spitzer est un auteur que j’admire ! Ses romans sont passionnants, à chaque fois. Ta critique de Léonie b. est si belle que je vais m’empresser de le lire 💙 merci Fred 🌞
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Nous partageons ce goût pour les romans de Sébastien Spitzer. Il a un style d’écriture qui m’emporte à chaque fois. Je pense que tu vas aimer, c’est une belle histoire quoique sombre car l’époque était rude. On en reparlera ensemble avec plaisir. Merci beaucoup de m’avoir lu ! 😊🌞
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Je rage déjà de cette différence de traitement entre hommes et femmes quant à l’adultère, mais ce roman semble être le témoin d’une époque en plus de celui, d’une partie de la vie d’un auteur qui a marqué notre paysage littéraire mais pas que. Merci pour cet avis sur un roman qui pourrait me plaire.
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Envoyée en prison pour adultère… Quel traitement, comme Audrey dans son commentaire, je me désole face à cette justice à deux tranchants. On sent que cette lecture de par sa force historique et culturel t’a plus Frédéric, on le sent à travers tes mots. Merci pour cette chronique 🙂
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Bonjour Frédéric, la vie de Léonie B. semble très romanesque et aussi difficile ! Le 19ème siècle était très misogyne, malheureusement. Merci de cet article éclairant ! Bonne journée à toi
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Oui c’est proprement révoltant la façon dont Léonie et toutes ces femmes sont traitées alors que dans le même temps l’homme lui n’a absolument rien. C’est un roman qui dresse un portrait des exclus de cette époque et qui vont inspirer les œuvres littéraires d’Hugo. C’est un roman qui vaut le coup. 🙂
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Oui on hallucine face à cette criminalisation de l’adultère. Une autre époque, d’autres mentalités. On est révolté face au sort réservé aux femmes, ce deux poids, deux mesures. C’était une autre époque. J’ai été touché par cette lecture, comme à chaque fois avec cet auteur que j’apprécie tant. C’est moi qui te remercie Ludivine ! 🙂
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Bonjour Marie-Anne, c’est toute une époque qui renait sous la plume de Sébastien Spitzer. Un XIXème siècle qui condamnait les femmes à être d’éternelles mineures. C’est une lecture qui m’a beaucoup plu. Belle journée à toi Marie-Anne 🙂
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Complètement, mais comme tu le dis c’est une autre époque avec d’autres mœurs… Heureusement dépassée dans notre pays. J’imagine bien oui, que cette lecture a dû être touchante. Merci de nous l’avoir partagée. 😊
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C’est toujours un plaisir de partager autour de nos chroniques, bel après midi Ludivine ! 😊
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Merci, je te souhaite aussi un bel après midi. 😊
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J’avais beaucoup aimé Ces rêves qu’on piétine. Je me laisserai bien tenter par celui-ci.
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« Ces rêves qu’on piétine » m’avais énormément plu également. Peut-être son meilleur roman à ce jour, son tout premier.
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