Ma chronique :

« Clamser à Tataouine », le titre cristallise en lui-même tout ce que l’on peut aimer ou reprocher à Raphaël Quenard dans son premier roman. Tout d’abord, je me dois de vous préciser que j’apprécie beaucoup l’acteur qui est, je trouve, très talentueux, décalé, notamment dans les films tournés avec Quentin Dupieux. Raphaël Quenard tente d’insuffler dans ce roman cet état d’esprit décalé qui est le sien. On ne peut pas lui reprocher un manque de sincérité, ce serait mentir, car on ressent vraiment ici ce désir de bâtir un récit irrévérencieux, quitte à franchir la ligne jaune du mauvais goût. Malheureusement, c’est ce dernier sentiment qui prime. Raphaël Quenard imagine un jeune sociopathe ne se voyant plus aucun avenir et qui, dans un dernier élan psychotique et paranoïaque, décide d’assassiner des femmes de façon purement gratuite. Elles appartiennent à différentes classes sociales. Il fallait oser un tel synopsis. Le schéma narratif est répétitif et très vite, on s’ennuie ferme. Ce qui, au départ, fonctionne, devient un pur exercice de style totalement vain et sans saveur. Raphaël Quenard est un excellent acteur, mais ce n’est certainement pas un romancier. Ce dernier mot, j’en ai la certitude, le gênerait, car lui-même ne se voit pas en écrivain. Au final, je me pose cette question : est-ce que Flammarion aurait publié un roman avec un tel synopsis s’il n’avait pas été écrit par l’acteur ? J’en doute. Reste quelques moments et des réflexions qui font parfois mouche, mais ça ne va pas au delà. Au final, « Clamser à Tataouine » m’a ennuyé, le style d’écriture est familier, voire vulgaire lorsqu’il aborde, dans un chapitre longuet, les tarifications des différentes prostituées. J’ai été mal à l’aise à certains moments. Mais c’était très précisément ce que voulait l’auteur, nous sortir de notre zone de confort de lecteur. Le roman de Raphaël Qenard a fait un carton en librairie et son personnage truculent n’y est pas pour rien. Je ressors déçu de cette lecture, mais avec la curiosité de connaître la thématique de son second roman.

Date de publication : 14 mai 2025 ; Éditeur : Flammarion ; Nombre de pages : 192 p.

Mon avis :

Note : 2.5 sur 5.