Je remercie chaleureusement les éditions Albin Michel ainsi que Babelio pour ce service de presse

Ma chronique :

« Le cercle de Lady Tan » voit Lisa See nous raconter l’histoire de Yunxian Tan devenue l’une des rares femmes médecin dans la Chine des Ming du milieu du XVᵉ siècle au XVIᵉ siècle (1461-1556 plus exactement). C’est au contact de sa grand-mère que la jeune Yunxian apprend ce qui sera sa vie consacrée aux maladies féminines souvent liées à la maternité. Il faut savoir qu’à cette époque, beaucoup de femmes succombaient lors de l’accouchement. La grossesse était, là aussi, un moment où il fallait faire particulièrement attention aux complications, tout comme dans les semaines qui suivent l’accouchement. Les connaissances d’alors étaient sommaires. Pourtant, Yunxian réalisa des miracles avec ses connaissances et sa pratique de la médecine chinoise. Un roman historique qui détaille la vie au sein des grandes lignées chinoises, entre épouses et concubines, une place à trouver pour Yunxian qui sera mariée à quinze ans comme toutes celles de son rang. L’apprentissage des règles régissant les rapports entre hommes et femmes s’inculque dès le plus jeune âge. De futurs maris que l’on ne voyait pas avant le jour du mariage. Les petites filles qui deviendront plus tard les femmes des familles aisées ont les pieds bandés. Une souffrance atroce qui conduira la mère de Yunxian à la mort, car une blessure pas soignée la fera mourir de septicémie. Le personnage de Yunxian est très attachant. C’est un roman sur les femmes, mais aussi un formidable récit sur l’amitié. Meiling qui sera sage-femme, comme sa mère l’était, deviendra la meilleure amie de Yunxian. Entre elles, une amitié indéfectible se tisse étroitement. La Chine des Ming est faite de traditions ancestrales dont il ne fait pas bon les remettre en cause. Les femmes du rang de Yunxian sont là pour donner des enfants et tout particulièrement des mâles. Pour asseoir leur position au sein de leur famille d’adoption, il faut donner naissance à un fils. C’est à ce prix qu’elles pourront être moins sous la pression de leur belle-mère. Les rapports sociaux sont très hiérarchisés entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les femmes, entre les riches et les pauvres, etc. Lisa See signe une reconstitution passionnante de ce monde des Ming. C’est bien écrit, l’histoire est belle avec des personnages forts notamment les femmes, les hommes apparaissant épisodiquement. On apprend beaucoup de choses sur la vie des femmes à cette période. Le sort des concubines notamment n’est pas enviable, elles qui pouvaient être vendu ou se retrouver à la rue du jour au lendemain sur simple décision de l’homme qui les avaient achetés. Le poids des traditions pesait sur la vie des femmes. Elles étaient au service des hommes même si la vie de Yunxian montre que des exceptions existaient. Pour devenir médecin, elle devra affronter des épreuves. Ces formidables grands-parents seront à la source de son goût pour la médecine. Une grand-mère particulièrement attachante, pleine d’amour pour sa petite fille. Lisa See nous convie à suivre un destin extraordinaire, celui de Yunxian Tan, femme médecin du temps des Ming. Un très joli portrait de femme que je ne peux que vous inviter à découvrir.

Date de publication : 26 février 2025 ; Éditeur : Albin Michel ; Nombre de pages : 464 p.

Mon avis :

Note : 4.5 sur 5.