Ma chronique :

De Cédric Apikian, j’avais lu la très belle BD « La balade du soldat Odawaa ». On le retrouve au scénario de cette nouveauté paru aux éditions Glénat « La 3e Kamera ». Denis Rodier est quant à lui aux dessins. Il a été chargé des illustrations pour « La Bombe », un best-seller absolu de la BD. On peut dire que l’alchimie entre les deux auteurs fonctionne vraiment bien. Le synopsis est le suivant, mai 1945, dans les décombres d’un Berlin ravagé suite aux bombardements et à l’assaut russe, la défaite allemande est totale. Les alliés se sont partagés deux zones, l’une contrôlée par les anglo-américains, l’autre par les soviétiques. Dans les ruines de Berlin, le lieutenant allemand Frantz tente de dissimuler les photographies présentes sur ce que l’on appelait la 3e Kamera. Que cache cette 3e Kamera ? L’intrigue se construit autour du parcours, après-guerre, de cette 3e Kamera. Le procès de Nuremberg se rapprochant pour les alliés afin de juger les crimes perpétrés par les nazis, il est devenu primordial de trouver des preuves de ces derniers, commis par les soldats allemands. Il faut savoir que les reporters de guerre allemands de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du Reich, avaient pour habitude d’utiliser deux appareils photos officiels sur le front. Mais ce que l’on savait moins, c’est que bien souvent, ils étaient munis d’un troisième appareil clandestin échappant au contrôle des autorités nazies. Les photographies pouvaient servir aux alliés pour confondre des officiers ou des soldats SS, des soldats de la Wehrmacht pris sur le fait en train d’accomplir des crimes, notamment sur le front de l’est. Ces témoignages étaient donc d’une importance capitale. Nicolas Férard, conseiller historique, a écrit un dossier fort intéressant à la fin de la BD sur les PK, diminutif des membres des compagnies de propagande allemandes qui comprendront jusqu’à 15 000 hommes, au plus fort de la Seconde Guerre mondiale. J’ai trouvé le scénario d’Apikian intéressant même s’il manque, à mon sens, un peu d’originalité. On est parfois un peu perdu. La fin m’a néanmoins plu tout comme le sujet de cette BD qui lève un voile sur les PK et leurs rôles. Les illustrations de Denis Rodier sont dans l’ensemble réussies, mais là encore, je regrette un certain parti pris artistique. Les couleurs m’ont semblé ternes. Je comprends, bien évidemment, que l’action se déroule dans une ville en ruine, mais ces détails m’ont empêché de totalement adhérer à l’esthétique de cette BD. Au final, je peux dire que j’ai aimé « La 3e Kamera » sans pour autant être enthousiasmé par le résultat. La thématique est vraiment le point fort de cette BD historique.

Date de publication : 16 octobre 2024 ; Éditeur : Glénat ; Nombre de pages : 152 p.

Mon avis :

Note : 3.5 sur 5.