Je vous souhaite à toutes et à tous mes meilleurs vœux pour cette année 2025 ! Qu’elle soit riche en belles lectures, découvertes et partages. Amicalement.

Je remercie chaleureusement les éditions Albin-Michel et sa collection Terres d’Amérique pour ce service de presse.

Ma chronique :

Comme à chaque fois, c’est toujours un événement lorsque Paul Lynch nous revient avec un nouveau roman. « Le chant du prophète » paraît en cette rentrée littéraire 2025 aux éditions Albin Michel. C’est une dystopie profondément angoissante, anxiogène, car Paul Lynch imagine une Irlande tombant sous la coupe d’un régime dictatorial emmené par un parti unique au pouvoir. Une police politique et secrète, le GNSB, arrête et emprisonne arbitrairement des opposants politiques. Le récit nous plonge à Dublin, lorsque deux hommes du GNSB frappent à la porte de Eilish Stack. Ils souhaitent parler à son mari qui est enseignant et syndicaliste. Ce dernier se rend à la police et ne revient pas chez lui. Il disparaît, du jour au lendemain, comme tant d’autres. Pour Eilish, mère de quatre enfants, cette disparition est incompréhensible. Peu à peu, l’Irlande plonge dans les ténèbres. La police et l’armée sont au service d’un régime corrompu ayant lancé une véritable chasse aux sorcières digne du Maccarthysme. Un système kafkaïen où vous pouvez disparaître pour un rien. L’étau se resserre autour de la famille de Eilish. Son fils aîné veut rejoindre l’armée rebelle. Eilish doit protéger sa famille, mais l’angoisse monte crescendo dans le roman de Paul Lynch. L’auteur écrit toujours aussi bien et nous immerge dans cette histoire terrifiante parce que pas si improbable que cela à l’heure des tentations des extrêmes. Eilish est un personnage fort et son combat pour sa famille, son courage, nous la rende attachante. « Le chant du prophète » est un roman dystopique crépusculaire récompensé du Booker Prize. Il est terrifiant en ce sens où il nous montre l’agonie d’une démocratie remplacée par un pouvoir autoritaire. La déliquescence rapide de l’État de droit et de tout ce que nous pensions acquis. J’ai aimé « Le chant des prophètes ». Sa limite réside sans doute dans le fait que ce récit a déjà été raconté dans d’autres livres et par d’autres auteurs. Un pays qui plonge dans la guerre civile avec une opposition réprimée avec férocité et dans le sang. Le fait de transposer en Europe cette histoire est très intéressant, car nous pensons, sans doute à tort, que la démocratie est un acquis inaliénable. « Le chant du prophète » est une salutaire piqûre de rappel. C’est un roman à découvrir en cette rentrée littéraire.

Mon avis :

Note : 4 sur 5.

Date de publication : 2 janvier 2025 ; Éditeur : Albin Michel ; Nombre de pages : 304 p.